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Une délégation turque en Russie pour parler Syrie et Libye

UNE DÉLÉGATION TURQUE EN RUSSIE POUR PARLER SYRIE ET LIBYE

ANKARA (Reuters) - Une délégation turque est attendue à Moscou ce lundi pour discuter de la situation en Syrie, où la Turquie et la Russie défendent des positions divergentes, et en Libye, où la perspective d'un déploiement des forces turques en soutien au gouvernement d'union nationale suscite l'inquiétude des autorités russes.

La visite de cette délégation, emmenée par le vice-ministre turc des Affaires étrangères Sedat Onal, survient à quelques semaines de la visite du président russe Vladimir Poutine en Turquie où il s'entretiendra le 8 janvier avec son homologue Recep Tayyip Erdogan.

La question des bombardements des forces syriennes et russes sur la province syrienne d'Idlib et de la fuite de plusieurs milliers de réfugiés vers la Turquie devrait une nouvelle fois être abordée par Ankara qui prévient qu'elle ne sera pas en mesure de faire face à un nouvelle vague de réfugiés.

Selon l'Agence des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), 3,7 millions des 5,6 millions de réfugiés syriens se trouveraient actuellement en Turquie et les autorités redoutent un nouvel afflux en provenance d'Idlib, où vivent trois millions de Syriens, sous l'effet de l'offensive aérienne russo-syrienne.

"Nous déployons tous nos efforts avec la Russie pour que cessent les attaques et nous continuerons de le faire", a déclaré le président turc dimanche. "D'ailleurs nous envoyons une délégation à Moscou. Ils vont discuter et nous déciderons des mesures à prendre suivant les résultats."

"Si la violence envers les habitants d'Idlib ne cesse pas, (le nombre de réfugiés-NDLR) va grossir. La Turquie ne pourra porter seule un tel fardeau", a ajouté Erdogan, dont le pays tente en vain depuis deux ans, avec Moscou et Téhéran, de trouver une solution au conflit syrien.

Autre sujet au menu des discussions, la question de l'accord de coopération militaire signé en novembre entre Tripoli et Ankara qui a ouvert la voie à une possible intervention turque en Libye pour contrer les forces du maréchal Khalifa Haftar.

Cet accord, conclu avec le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al Sarraj, seul organe exécutif reconnu par la communauté internationale, a été accueilli avec "préoccupation" par la Russie, qui soutient l'homme fort de l'est du pays qui a lancé en avril une offensive contre la capitale Tripoli.

(Tuvan Gumrukcu, version française Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)