La Défenseure des Droits demande à l'école de mieux s'adapter aux enfants handicapés
L'école manque d'accompagnants les élèves en situation de handicap (AESH). C'est le constat dressé par un rapport de la Défenseure des droits sur l'école inclusive. Le document fait état d'un manque de personnel, de moyens et de formation pour permettre une bonne scolarisation des élèves en situation de handicap.
En 2021, 20% des recours auprès de l'institution chargé de la lutte contre les discriminations concernaient des difficultés rencontrées par des enfants handicapés dans l'accès à l'éducation. Un nombre de saisines en hausse.
"En ce matin de rentrée scolaire, mon fils ne s’est pas levé avec son frère et sa sœur pour prendre le petit-déjeuner ! Non, lui n’a pas école, car il n’a pas d’AESH!", peut-on lire dans l'une de ces saisines, consultée par le Parisien.
Une pénurie d'AESH, métier au statut précaire
Le rapport de la Défenseure des droits pointe le manque d'accompagnants, et l'explique par leur statut. Ils sont rémunérés moins de 900 euros nets par mois et disposant de contrat de seulement 24h par semaine. Ces conditions permettent difficilement un suivi complet des enfants. Le collectif "AESH-AVS en action" évoque lui une "situation de souffrance" et demande un choc d'attractivité.
Un triste constat partagé par l'Unapei, un réseau d'associations d'accompagnement des personnes handicappées. Selon leur dernier communiqué, "sur les 7949 enfants accompagnés par [leurs] associations, 18% n’ont aucune heure de scolarisation par semaine, 33% ont entre 0 et 6h de scolarisation par semaine, 22% ont entre 6 et 12h, et seulement 27% bénéficient de 12h ou plus par semaine."
"Ce n’est pas à l’élève de s’adapter à l’école, mais le contraire!"
En parallèle, de l'augmentation des saisines, la Défenseure des droits relève quelques projets encourageants. Avec l'impulsion donnée ces dernières années à "l'école inclusive", 400.000 enfants en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire en 2021, en hausse de 19% sur cinq ans, par exemple.
Entre 2017 et 2021, 19% d’élèves porteurs de handicap ont été scolarisés, et le nombre d'AESH a augmenté de 35%. Elle souligne malgré tout le décalage persistant "entre l'augmentation des moyens humains et financiers" et "le nombre grandissant d'enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts".
Le rapport formule plusieurs recommandations au gouvernement pour tenter de palier ce problème. Parmi elles, mieux former les agents et enseignants, ou encore créer un outil statistique pour mesurer les difficultés. "Ce n’est pas à l’élève de s’adapter à l’école, mais le contraire !", écrit Claire Hédon, la Défenseure des droits.
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir fournir aux AESH des contrats de 35 heures, avec le salaire en conséquence. L'idée est de leur permettre d'accompagner également les enfants sur le temps périscolaire.