Le défenseur des baleines Paul Watson en prison au Groenland, toujours en lutte contre l'extradition japonaise

Accusé de dommages causés à un navire baleinier en 2010, Watson dénonce une vendetta politique et refuse de baisser les bras, affirmant que sa détention ne fera que renforcer sa détermination à protéger les océans.

Le militant écologiste américano-canadien Paul Watson, figure du combat contre la chasse à la baleine, est visé par une demande d'extradition du Japon. Depuis sa prison groenlandaise, il a répondu aux questions de l'AFP. "S'ils pensent que cela va stopper notre opposition ! J'ai juste changé de navire, mon navire actuel, c'est la 'Prison Nuuk'", déclare le "capitaine" Watson, 73 ans, fondateur de l'ONG Sea Shepherd et de la fondation qui porte son nom.

Le Japon accuse Watson de co-responsabilité dans des dommages causés à un navire baleinier nippon en 2010 et demande son extradition au Danemark, dont le Groenland fait partie. Arrêté le 21 juillet 2024 à Nuuk, la capitale du Groenland, alors qu'il naviguait vers le Japon pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier, Watson attend la décision danoise sur son extradition.

Une vendetta

Pour Watson et sa défense, il s'agit d'une vendetta : "Ils veulent faire de moi un exemple pour protéger leur chasse à la baleine." En attendant, il est derrière les barreaux. Le tribunal de Nuuk doit statuer le 4 septembre sur son maintien en détention provisoire pour éviter tout risque de fuite.

En 2012, Watson avait déjà fui l'Allemagne, où il était en résidence surveillée, par crainte d'être extradé au Japon. Depuis sa cellule, un bâtiment gris moderne à flanc de rochers, il observe les baleines et icebergs. "C'est presque comme si j'étais à l'avant de mon bateau", dit-il, bien que la séparation avec ses enfants de 3 et 8 ans l'attriste. Watson lit beaucoup, regarde des séries policières, et surtout écrit des textes confiés à Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, qui lui rend visite quasi quotidiennement.

A travers le monde, près de 100.000 personnes ont signé une pétition pour sa libération. Il reçoit de nombreux courriers de soutien, notamment des enfants. "Ils sont passionnés, et si nous les sensibilisons, je pense que les choses peuvent changer", dit ce misanthrope autoproclamé.

"Je n'ai jamais blessé personne"[...]

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