Découvrez Porphyrion, une structure plus grande que des centaines de Voie lactée

Chacun des deux bras de "Porphyrion", comme l'ont surnommé les astronomes, mesure l'équivalent de 140 Voies lactées mises côte à côte ! Ils ont jailli d'un trou noir supermassif, situé à 7,5 milliards d'années-lumière de la Terre, seulement 6,3 milliards d'années après le Big Bang. De quoi s'interroger sur le rôle de ces superstructures dans l'évolution des galaxies.

Les astronomes l’ont baptisé "Porphyrion", en hommage à ce Géant de la mythologie grecque qui osa s’élever contre le tout puissant Zeus. Cette structure hors norme qui fait l’objet d’une publication dans la revue Nature est bien celle d'un géant, puisqu’elle mesure 23 millions d’années-lumière. De quoi faire passer notre galaxie, 100.000 années-lumière de diamètre, pour un simple grain de beauté.

Mais c’est d'un géant bien particulier dont il est question, puisqu’il n'est constitué que deux bras grands ouverts. Porphyrion désigne en effet deux jets de matière, essentiellement composés d’électrons, de protons et de noyaux d’atomes, propulsés dans l’espace de part et d’autre d’un trou noir super massif.

Deux bras seulement donc, mais costauds : leur puissance est équivalente à celle de milliers de milliards de soleils. Pas de panique toutefois, nous sommes à l’abri de ses baffes : Porphyrion a été observé à environ 7,5 milliards d’années-lumière de la Terre grâce au radiotélescope européen LOFAR (LOw Frequency ARray).

Un repas de 850 millions de soleils

Ce record absolu réjouit les spécialistes qui soupçonnent depuis longtemps que ces jets jouent un rôle fondamental dans l’évolution des galaxies, comme l’explique sur le site de Caltech (California Institute of Technology) George Djorgovski, professeur d'astronomie et coauteur de la publication : "Les astronomes pensent que les galaxies et leurs trous noirs centraux [trous noirs super massifs au cœur des galaxies] co-évoluent, et l'un des aspects clés de cette théorie est que les jets peuvent diffuser d'énormes quantités d'énergie qui affectent la croissance de leurs galaxies hôtes et d'autres galaxies proches d'elles. Cette découverte montre que leurs effets peuvent s'étendre bien plus loin que nous le pensions".

Si leur rôle est encore à définir, on connait en revanche assez bien leur origine. Ils témoignent des ripailles spéculaires d’un trou noir. L’astre hyper massif attire à lui la matière environnante, qui forme[...]

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