Découvrez la composition finale de l'Assemblée nationale avec ses 11 groupes politiques, un record

Jamais l'Assemblée nationale n'en avait compté autant. Pour la première fois dans l'histoire de la République française, onze groupes politiques se sont constitués au Palais Bourbon. Après l'élection sur le fil de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale, la XVIIème législature commence donc avec un record.

C'est en marge du scrutin à trois tours que les groupes parlementaires se sont déclarés formellement, avant que l'information ne soit publiée au Journal officiel ce vendredi 19 juillet.

Ainsi malgré l'absence de majorité relative claire dans l'Hémicycle -tant que le nouveau Premier ministre n'a pas été désigné- une première photographie officielle de l'Assemblée peut d'ores et déjà être projetée.

Notre infographie ci-dessus vous fait le point sur les groupes politiques qui ouvrent cette XVIIème législature.

Le Nouveau Front populaire dans l'opposition, pour l'instant

Vainqueur des législatives en nombre de sièges et première force à l'Assemblée nationale, la coalition du Nouveau Front populaire demande depuis le dimanche 7 juillet au soir qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, bien qu'ils ne se soient pas mis d'accord sur un nom, malgré des tractations qui durent depuis plus d'une semaine. Mais le président de la République ne l'a toujours pas fait.

Il a tout juste accepté la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement cette semaine, et pourrait nommer son successeur seulement dans plusieurs semaines.

Par conséquent, les groupes La France insoumise - Nouveau Front populaire (72 membres), Socialistes et apparentés (66), Écologiste et social (38) et Gauche démocrate et républicaine (17) se constituent en groupes d'opposition "tant qu'Emmanuel Macron" n'aura pas nommé un Premier ministre issu de leurs rangs.

Le groupe d'Éric Ciotti, le plus petit de la XVIIème législature

De l'autre côté de l'échiquier politique, "À Droite", formé par les Républicains qui ont suivi Eric Ciotti dans l'alliance avec Jordan Bardella, figure également dans l'opposition. Avec 16 députés, ce groupe est le plus petit de la XVIIème législature. Et est en sursis permanent: la limite pour former un groupe est de 15 élus. Si deux députés venaient à changer d'affiliation, le groupe serait donc automatiquement dissous.

Ses alliés du Rassemblement national (126 députés) sont eux le plus gros groupe d'opposition et pourraient prétendre à ce titre à la présidence de la commission des finances. La situation était identique en 2022, mais ce titre leur avait échappé au profit de l'insoumis Éric Coquerel.

Toujours à droite, le groupe "La Droite républicaine" présidé par Laurent Wauquiez et composé de 47 membres promet de porter "la voix claire et indépendante de la droite et du centre droit, celle d’un groupe d’opposition responsable".

Formé en 2018, le groupe d'indépendants LIOT est lui renouvelé pour une troisième législature avec 21 membres, qui "font le choix de s’inscrire dans une vision républicaine libre, indépendante et responsable et se déclarent en tant que groupe d’opposition".

Le camp présidentiel est le seul à ne pas être dans l'opposition

Gabriel Attal étant Premier ministre démissionnaire, difficile pour son groupe Ensemble pour la République et ses 99 députés de se déclarer groupe d'opposition. Dans leur déclaration, les élus du parti présidentiel appellent au "dépassement des clivages partisans" tout en excluant "les extrêmes".

Le groupe Démocrates (MoDem) et Horizons & Indépendants comptent respectivement 36 et 31 députés et, comme Ensemble pour la République, ne se déclarent pas groupes d'opposition.

Pourtant, les 156 députés du camp présidentiel sont plus que minoritaires à l'Assemblée nationale: ils comptent seulement 14 élus de plus que le RN et ses alliés, et surtout 37 de moins que le Nouveau Front populaire, premier "bloc" avec 193 sièges.

Article original publié sur BFMTV.com