Découverte d'un anneau autour de Quaoar qui défie nos connaissances actuelles en astrophysique

Sylvain Cnudde / Observatoire de Paris – PSL / LESIA

Outre les planètes géantes, plusieurs petits corps du système solaire externe possèdent un ou plusieurs anneaux. Une telle structure vient ainsi d'être identifiée autour de Quaoar, un gros objet transneptunien de la moitié de la taille de Pluton.

Cela fait près de 40 ans que Bruno Sicardy, professeur à la Sorbonne et astrophysicien à l’Observatoire de Paris, cherche des anneaux. Son premier trophée date de 1984 avec l'identification des arcs de Neptune. Plus récemment, en 2013, il identifie un système d'anneaux autour de Chariklo, un astéroïde de la famille des Centaures, et en 2017 un nouvel anneau autour de la planète naine Hauméa. "Avant 2013, nous pensions que seules les planètes géantes possédaient des anneaux, avec les découvertes qui ont suivi, cette certitude a volé en éclat et il y a de fortes chances pour que beaucoup d'objets, bien plus petits et bien plus éloignés du Soleil, soient, eux aussi, entourés de ce type de structures", résume-t-il.

Nouvelle découverte d'anneau

C'est dans cette perspective qu'il a dirigé plusieurs campagnes d'observation, entre 2018 et 2021, ciblant Quaoar : un gros objet transneptunien faisant la moitié de la taille de Pluton et orbitant en moyenne à 43 unités astronomiques du Soleil. Pour dénicher l'anneau mais aussi pour mieux appréhender la forme de l'objet, la méthode est toujours la même. Elle consiste à observer son passage devant ou à proximité d'étoiles situées en arrière-plan, ce que les spécialistes nomment une occultation.

"Ce type d'observation permet de collecter des informations sur la forme de l'objet avec une résolution de l'ordre du kilomètre mais aussi sur la présence de matière dans son environnement, qu'elle soit sous forme d'anneau ou de jets de poussières", explique Bruno Sicardy. Pour cette campagne ont été mobilisés, au sol, les télescopes ATOM en Namibie, et le Gran Telescopio Canaria, en Espagne, en orbite le télescope spatial CHEOPS et plusieurs astronomes amateurs en Australie. "En associant les données provenant de toutes ces sources, on peut conclure à la présence d'un anneau très inhomogène avec une partie dense qui absorbe environ 50% de la lumière des étoiles d'arrière-plan et une autre partie qui ne bloque quasiment pas le flux stellai[...]

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