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Décès du réalisateur américain Mike Nichols

Le réalisateur américain Mike Nichols, auteur de films à succès comme "Qui a peur de Virginia Woolf" ou "Le Lauréat" est mort mercredi à l'âge de 83 ans. /Photo prise le 6 février 2014/REUTERS/Eduardo Munoz

WASHINGTON (Reuters) - Le réalisateur américain Mike Nichols, auteur de films à succès comme "Qui a peur de Virginia Woolf ?" ou "Le Lauréat", est mort mercredi soir à l'âge de 83 ans, a annoncé la chaîne de télévision ABC News. Aussi à l'aise à Hollywood qu'à Broadway, Mike Nichols était marié depuis vingt-six ans à Diane Sawyer, ancienne présentatrice de l'émission "World News Tonight" de la chaîne. Très présent au théâtre, il a été récompensé neuf fois par un Tony Award. Au cinéma, "Le Lauréat", avec Dustin Hoffman en 1967, lui a valu l'Oscar du meilleur réalisateur. Il était l'une des rares personnalités à avoir à la fois remporté un Emmy, un Grammy, un Oscar et un Tony (EGOT), le "grand chelem du spectacle". Né en 1931 à Berlin de parents juifs venus de Russie, de son vrai nom Michael Igor Peschkowsky, il avait quitté l'Allemagne nazie en 1939 pour gagner avec sa famille les Etats-Unis Elevé à New York, il avait ensuite étudié à l'université de Chicago, où il rencontra la jeune et jolie Elaine May, avec laquelle il créa à la fin des années 1950 un duo comique, qui reçut en 1961 un Grammy. Il se concentra ensuite sur la mise en scène au théâtre, avec des pièces comme "Pieds nus dans le parc", de Neil Simon qui l'appréciait particulièrement. La collaboration entre les deux hommes permit à Mike Nichols d'obtenir quatre de ses Tony Awards. DISTINCTIONS En 1966, Nichols adapta au cinéma la pièce d'Edward Albee, "Qui a peur de Virginia Woolf ?", avec Elizabeth Taylor et Richard Burton. Le film fut nommé pour un Oscar dans les treize catégories et en remporta cinq... mais pas celui de meilleur réalisateur qui échappa à Nichols. Ce fut chose faite l'année suivante avec "Le Lauréat", qui fit une vedette d'un Dustin Hoffman alors peu connu, sur un fond mélodique de Simon et Garfunkel. En 1971, "Ce plaisir qu'on dit charnel" ("Carnal Knowledge"), avec Jack Nicholson et Candice Bergen, fit sensation car il abordait le thème de la sexualité sans tabou. Mike Nichols connut aussi des échecs relatifs, comme avec "Catch 22," "Le Jour du dauphin" et "La Bonne Fortune". De 1975 à 1983, il resta éloigné des plateaux, jusqu'à "Le Mystère Silkwood", nommé pour un Oscar. Durant la seconde partie de sa carrière, il réalisa "La Brûlure" (1985), "Biloxi Blues" (1988), "Working Girl" (1989), qui lui valut une autre nomination aux Oscars, "Bons baisers d'Hollywood" (1990), "A propos d'Henry" (1991), "The Birdcage" (1996), "Primary Colors" (1998), "La Guerre selon Charlie Wilson" (2007), avec Tom Hanks. A la télévision, il a remporté un Emmy en 2001 pour "Bel Esprit" ("Wit"), puis un autre en 2003 pour "Angels in America". Mike Nichols fut marié quatre fois. Après ses unions avec Patricia Scott, Margo Callas et Annabel Davis-Goff, il avait épousé en 1988 Diane Sawyer, qu'il avait rencontrée à l'aéroport à Paris en attendant le départ du Concorde. Il avait eu trois enfants de ses précédents mariages. (Bill Trott; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)