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Décès d'Azzedine Alaïa, figure respectée de la mode parisienne

Une robe du couturier, Azzedine Alaïa, de la collection printemps-été 1997. Le couturier d'origine tunisienne et grande figure de la mode parisienne qui a connu l'apogée de son succès dans les années 1980, est décédé à 77 ans, a-t-on appris samedi auprès de la Fédération de la Haute couture et de la Mode. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Le couturier d'origine tunisienne Azzedine Alaïa, grande figure de la mode parisienne qui a connu l'apogée de son succès dans les années 1980, est décédé à 77 ans, a-t-on appris samedi auprès de la Fédération de la Haute couture et de la Mode.

Né à Tunis en 1940 dans une famille paysanne, féru de sculpture et d'architecture, ce petit homme souriant, toujours vêtu de noir, a imaginé pour les femmes des robes sexy épousant les corps et dévoilant les jambes, qui deviendront une signature.

Dans les années 1980 et 1990, les top models Linda Evangelista, Helena Christensen, Cindy Crawford ont défilé pour lui, tout comme le mannequin d'origine jamaïcaine Naomi Campbell, que le couturier prit sous son aile à ses débuts à Paris.

Personnalité très respectée dans le monde de la mode, Azzedine Alaïa a toujours affirmé son indépendance et il ne défilait pas lors des "fashion weeks".

Perfectionniste, auteur d'un style intemporel, il était resté à l'écart des modes et des courants.

Dans une déclaration transmise par son entourage, Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, a rendu hommage à un "génie tissant les liens entre mode, architecture, arts plastiques, sculptant ses créations pour magnifier le corps des femmes".

"Petit par la taille mais immense dans la mode. Adieu Azzedine Alaïa", a écrit sur son compte Twitter le mannequin français Inès de la Fressange.

La ministre de la Culture a pour sa part salué sa "technique approfondie de la coupe" et sa "grande virtuosité".

"Son influence allait bien au-delà des sphères de la mode", ajoute Françoise Nyssen dans un communiqué. "Il n'avait de cesse de soutenir la création dans sa galerie (...) L'artisan était aussi un artiste."

L'ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang a pour sa part salué le "petit trublion prodige" de la mode, l'"amateur d'art avisé" et le "mécène éclairé".

(Elizabeth Pineau avec Pascale Denis, édité par Emmanuel Jarry)