Début d'une grève générale en Israël pour exiger un accord de libération des otages détenus à Gaza
La société israélienne se mobilise ce lundi 2 septembre pour contraindre le gouvernement dirigé Benjamin Netanyahu à trouver un accord avec le Hamas pour libérer les otages détenus dans la bande de Gaza depuis le samedi 7 octobre 2023.
Une importante grève générale a débuté ce lundi 2 septembre en Israël afin de forcer le gouvernement de Benjamin Netanyahu à conclure un accord pour libérer les otages retenus à Gaza par le Hamas depuis le samedi 7 octobre 2023. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées : 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont elles fait plus de 40 000 morts selon le ministère palestinien de la Santé, dont de nombreux civils, femmes et enfants. L'armée israélienne bombarde sans relâche depuis plus de dix mois la bande de Gaza, causant un désastre humanitaire et sanitaire dénoncé par l'ONU.
Lors des derniers cycles de négociations organisés au Caire, en Egypte, ni le mouvement islamiste palestinien ni le gouvernement d'extrême droite israélien n'ont cédé sur leurs positions. Les propositions des médiateurs américains, égyptiens et qatariens ont toutes été refusées.
Après les déclarations ce dimanche 1er septembre de Benjamin Netanyahu, l'espoir d'un accord s'est une nouvelle fois éloigné. "Celui qui tue des otages ne veut pas d'un accord" sur un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, a martelé le Premier ministre israélien.
Des manifestations dans tout le pays ce lundi
Depuis la découverte ce week-end des corps de six otages tués à bout portant dans la bande de Gaza, la société israélienne se mobilise pour faire cesser "cet abandon des otages". D'immenses manifestations ont été organisées ce dimanche, avec des centaines de milliers de personnes rassemblées à Tel-Aviv.
Et Arnon Bar-David, chef de la Histadrout, principale confédération syndicale en Israël, a annoncé le début d'une grève générale à partir de ce lundi, 6 heures locales (5 heures à Paris). "À 8 heures, l'aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront", a précisé la puissante centrale syndicale dans un communiqué.
Des manifestations sont aussi prévues dans plusieurs villes du pays dès 7 heures, a annoncé le Forum des familles des otages et des disparus, association aussi connue sous le nom "Bring them home now" (ramenez-les à la maison) et qui soutient l'appel à la grève de la Histadrout.
Des commerces resteront donc fermés ce lundi, des hôpitaux tourneront au ralenti et à Tel-Aviv, le maire Ron Huldai, ancien membre du Parti travailliste, appelle à soutenir les manifestants. Dans tout le pays, les écoles maternelles seront fermées et l'université hébraïque de Jérusalem a également annoncé se joindre au mouvement
"Il s'agit de faire pression sur le gouvernement pour lui dire: 'dès maintenant, signez un accord'", résume auprès de BFMTV Benjamin Petrover, correspondant d'I24 News à Paris. "C'est une journée noire qui s'annonce", affirme-t-il, précisant toutefois qu'une partie de la société israélienne ne soutient pas le mouvement.
Nos confrères de CNN rapportent que Benjamin Netanyahu est "préoccupé" par cette mobilisation de la société israélienne.
Son ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui avait déclaré début août que "laisser mourir de faim" les habitants de la bande de Gaza pourrait "être justifié et moral", a écrit au procureur général du pays afin d'obtenir une injonction contre la grève. Le gouvernement "n'acceptera pas un accord de capitulation qui mettrait en danger la sécurité d'Israël", a également prévenu le ministre, selon des propos rapportés par I24 News.
Depuis le début de l'année 2024, plusieurs manifestations ont été organisées en Israël pour réclamer un accord de libération des otages. Mais la découverte de six corps ce week-end semble avoir fait basculer ce mouvement de protestation dans une autre dimension.
Au moins quatre otages ont été enterrés, en présence de proches endeuillés. "Tu as été abandonné, chaque jour, chaque heure, 331 jours (...) tu as été sacrifié pour 'détruire le Hamas'", a déploré Nira Seroussi dans son éloge funéraire à son fils, Almog.