Débat Harris-Trump : ces fake news improbables affirmées par Trump ont fait grimacer son adversaire

ÉTATS-UNIS - Une ribambelle de fake news. Lors d’un premier débat très attendu entre Donald Trump et Kamala Harris, ce mardi 10 septembre sur la chaîne ABC, de nombreuses déclarations de l’ex-président des États-Unis ont laissé la candidate démocrate (et les journalistes) pantois. Donald Trump a en effet multiplié comme à son habitude les fausses informations et punchlines, plus improbables les unes que les autres. Ce à quoi son adversaire du soir a répondu par des mimiques ébahies, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

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Cette stratégie du franc-parler ne s’est pas révélée payante, puisque la candidate démocrate a systématiquement gardé son calme, du moins dans ses paroles. Kamala Harris a cependant eu du mal à contenir certaines réactions physiques, ses expressions faciales traduisant à quel point elle était étonnée, voire ulcérée des propos tenus par son adversaire.

Plusieurs extraits du débat sont ainsi repris sur les réseaux sociaux ce mercredi 10 septembre, soulignant qu’il suffit de se fier aux réactions de la Vice-Présidente des États-Unis pour identifier les moments où Donald Trump s’égare dans des propos aberrants. Le HuffPost revient sur trois d’entre eux, particulièrement marquants.

• Trump accuse les démocrates d’« exécuter les bébés »

Le débat a commencé avec un des thèmes les plus clivants pour les deux candidats : le droit à l’avortement. Lors de son mandat, Donald Trump avait nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, permettant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade de 1973 qui accordait aux Américaines un droit fédéral à l’avortement, a dénoncé la « radicalité » des démocrates sur la question.

Il a notamment affirmé que le colistier de Kamala Harris, Tim Walz, soutenait l’avortement au neuvième mois de grossesse. « Il soutient l’exécution de bébés après leur naissance - bien exécution et plus avortement car le bébé est né », a-t-il déclaré. Cette affirmation est fausse, Tim Walz évidemment n’a rien dit de tel.

Kamala Harris a alors rétorqué « comme je l’ai dit - en amont du débat-vous allez entendre un tas de mensonges », avant de rappeler que l’infanticide est bien entendu illégal aux États-Unis. « Il n’existe aucun État dans ce pays où il est légal de tuer un bébé après sa naissance », a également rappelé la journaliste Lindsey Davis.

• Les migrants « mangent les animaux de compagnie »

Autre déclaration lunaire, l’ex-président des États-Unis, qui a multiplié lors du débat les critiques sur la gestion de l’immigration sous la présidence de Joe Biden, a déclaré que certains migrants arrivés sur le sol américain mangent des animaux de compagnie, notamment des chiens et des chats.

« À Springfield, ils mangent les chiens. Les gens qui sont venus. Ils mangent les chats. Ils mangent… Ils mangent les animaux de compagnie des gens qui vivent là. C’est ce qui se passe dans notre pays. Et c’est une honte », a ainsi déclaré avec aplomb le candidat républicain. Cette thèse est en effet colportée depuis lundi par des ténors de son parti, y compris par le colistier de Donald Trump, J. D. Vance. Ces derniers affirment ainsi que des migrants haïtiens dans l’Ohio s’attaqueraient à des canards et des chats pour les manger.

Cependant, la police de Springfield a démenti cette information. « Nous voulons clarifier qu’il n’existe pas d’informations crédibles ou d’affirmations précises sur des animaux de compagnie maltraités, blessés ou victimes d’abus de la part de la population immigrée », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Lors du débat, le journaliste David Muir est intervenu et a déclaré que cette information avait été démentie. Donald Trump a immédiatement rétorqué : « eh bien, j’ai vu des gens à la télévision… Les gens à la télévision disent “mon chien a été pris et utilisé pour la nourriture”… ». « Je ne me fie pas à la télévision. Je tiens ces informations du directeur général de la ville », a répondu le journaliste.

• Donald Trump recycle une punchline de Kamala Harris

Alors que Donald Trump accusait Kamala Harris d’avoir été « très favorable à la suppression des fonds destinés à la police », celle-ci a déclaré « ce n’est pas vrai », alors que son micro était coupé. Si cette intervention ne s’est pas entendue à la télévision, Donald Trump a immédiatement réagi.

« Attendez une minute », a-t-il déclaré, avant de s’adresser directement à son adversaire, en recyclant l’une de ses phrases : « Je parle maintenant. Si ça ne vous dérange pas. Est-ce que ça vous dit quelque chose ? ».

En réutilisant cette phrase, prononcée par Kamala Harris lors d’un précédent débat en 2020 face au vice-président républicain Mike Pence, Donald Trump voulait sûrement tenter de déstabiliser son adversaire. Il n’a cependant récolté qu’un haussement de sourcil donnant à sa déclaration une allure de vengeance ratée, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Lors de ce débat, Donald Trump a également annoncé à plusieurs reprises des chiffres gonflés, ou mal calculés, notamment au sujet de son propre bilan économique ou encore de l’inflation et du pouvoir d’achat des Américains, un thème central de cette élection présidentielle. CNN a ainsi décompté 33 fake news de sa part en à peine plus de 1 h 30 de débat.

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