Débat à droite : Sarkozy esquive la Libye et joue de son expérience

Nicolas Sarkozy jeudi soir sur France 2.

Rapidement débarrassé de la question libyenne, moins attaqué qu'à l'accoutumée, le candidat a fait valoir son passé présidentiel.

Libération l’y encourageait, David Pujadas l’a fait. Le dernier débat de la primaire était lancé depuis quelques minutes, jeudi soir, lorsque son animateur a questionné Nicolas Sarkozy sur les dernières affirmations de l’homme d’affaires Ziad Takieddine : celui-ci avait déclaré mardi avoir personnellement remis cinq millions d’euros d’origine libyenne à l’ex-chef de l’Etat ainsi qu’à Claude Guéant, afin de financer la campagne présidentielle de 2007.

Réponse de Nicolas Sarkozy, voix rauque et œil sombre : «Quelle indignité. Nous sommes sur le service public. Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné pour diffamation, qui est un menteur. C’est une honte.» La ficelle est grosse, l’argument spécieux. Il suffira pourtant à son auteur pour éviter une relance de la part du journaliste. Pour Nicolas Sarkozy, le plus dur est fait. Le candidat n’a plus qu’à changer de costume, troquant celui de l’homme calomnié pour l’uniforme, usé mais prestigieux, de l’ancien chef d’Etat.

On est désormais familier du discours sarkozyste et de sa triade autorité-travail-identité. Retiennent plutôt l’attention les nombreuses formules ramenant le candidat à son ancienne qualité de président, et ses concurrents à leurs positions subalternes : «Les forces spéciales, tout le monde en parle sans forcément savoir ce que c’est»; «On survole si rapidement des sujets si importants»;«Moi qui ai eu l’honneur de présider l’Europe»; «J’ai connu la difficulté de gouverner la France au moment de la crise»…

Ton professoral

A la vérité, Nicolas Sarkozy s’est plutôt bien sorti de ce petit jeu. Lors du second débat, voilà deux semaines, un Copé s’était pourtant agacé de ce ton professoral : «Il n’y a pas d’un côté ceux qui savent et de l’autre ceux qui sont là pour prendre des cours». Rien de tel ou presque ce soir. (...)

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