Débarquement de Provence : Emmanuel Macron rend hommage aux soldats coloniaux “oubliés”
“Il n’y aurait pas eu de victoire alliée sans la contribution des autres peuples, sans les étrangers, sans les Noirs et autres tirailleurs”, a assuré le président camerounais, Paul Biya, dans la cour de la nécropole de Boulouris, près de Saint-Raphaël, dans le Var. Invité par Emmanuel Macron pour commémorer les 80 ans du débarquement de Provence, jeudi 15 août, il a tenu à souligner le rôle majeur des soldats venus des colonies dans la libération de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.
“Pendant plus d’un siècle, de 1857 à 1960, des soldats d’Afrique ont combattu pour la France dans des guerres coloniales africaines, dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, pendant la campagne de la Seconde Guerre mondiale pour vaincre les nazis et dans les guerres françaises en Indochine et en Algérie”, rappelle The New York Times.
Le débarquement de Provence, “celui qui comptait moins de Blancs et a été plus oublié”, en est un excellent exemple. Cette armée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, envoyée pour libérer des villes comme Marseille ou Toulon, était composée de 350 000 hommes, dont l’écrasante majorité était des soldats issus des colonies africaines. Puis, à mesure que les troupes alliées avançaient vers le nord, les soldats venus des colonies ont été progressivement remplacés par des Français blancs, souvent issus des rangs de la Résistance. “L’objectif était un ‘blanchissement’ avant que l’armée arrive à Paris”, explique le quotidien américain.
Critique du passé colonial
Les acteurs de cet autre épisode décisif de la Seconde Guerre mondiale n’ont jamais reçu les mêmes honneurs que ceux qui avaient débarqué deux mois plus tôt sur les plages normandes. “L’oubli de cet autre débarquement a longtemps marqué l’histoire française d’après-guerre. Le désintérêt, les faux-fuyants, le mépris et les stéréotypes de la part de l’État ont accompagné l’histoire des soldats noirs de France, et cette négligence n’a été progressivement rectifiée, sous pression, que depuis deux décennies.”
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