La dégradation d’une fresque antiraciste représentant une volleyeuse indigne l’Italie

Survenue lors du dernier jour de compétition, la victoire de l’équipe féminine de volley a probablement été l’exploit le plus retentissant de la délégation transalpine aux Jeux olympiques. Car, malgré son statut de superpuissance de ce sport, l’Italie n’avait jamais remporté l’or olympique en volley dans son histoire.

En s’imposant en trois sets en finale face aux États-Unis, l’équipe nationale féminine a enfin brisé cette malédiction, et c’est tout naturellement que l’artiste romaine Laika a salué cet exploit en consacrant une fresque urbaine à Paola Egonu, la joueuse la plus représentative de la sélection.

Ce statut, l’attaquante l’a obtenu non seulement pour ses talents offensifs indéniables, mais aussi pour son histoire tourmentée hors des terrains. Paola Egonu est en effet la fille d’un couple d’immigrés nigérians et, bien qu’elle soit née en Italie, ses origines lui ont souvent valu d’être attaquée par l’extrême droite. Des insultes xénophobes auxquelles la joueuse a toujours répondu avec véhémence en dénonçant les problèmes de racisme qui persistent en Italie, quitte à devenir encore davantage une cible pour les nationalistes.

Condamnation politique quasi unanime

Dans ce contexte, consacrer à Paola Egonu une fresque dans le centre de Rome n’était pas seulement un moyen de célébrer une victoire sportive, mais aussi une façon d’émettre un message de tolérance. Un message évident lorsqu’on lit le titre inscrit sous le dessin : Italianità (“être italien”). Le ballon que s’apprête à frapper Egonu, lui, portait le message suivant : “Stop au racisme, à la xénophobie et à la haine”.

Employer le passé est malheureusement nécessaire car, comme nous l’apprend le Corriere della Sera, “dans la nuit du 12 au 13 août, une main anonyme a profané la fresque de Laika, en effaçant le ballon et en changeant la couleur de la peau d’Egonu à l’aide de peinture rose”. Plus tard dans la journée du 13 août, “une passante a repeint en noir la peau de Paola Egonu”, précise le quotidien milanais, mais le mal était déjà fait. La polémique, depuis, ne cesse d’enfler.

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