Côte-d’Ivoire : voix sensibles à Duékoué

En 2011, plus de 500 maisons du village de Diahouin, dans le département de Duékoué, ont été détruites par les Forces républicaines (FRCI).

Encore marqués par la guerre civile qui a ravagé leur ville en 2011, les habitants s’apprêtent à voter pour élire un nouveau président, dans l’espoir d’une paix durable.

Les murs sont rongés par les herbes folles, il n’y a ni toit ni fenêtres. A l’intérieur, tout a disparu. Les habitants ne sont que des fantômes. Personne ne semble être entré dans ces maisons depuis qu’il y a quatre ans, par centaines, elles ont été pillées et incendiées. Bien qu’usé par la pluie, seul un petit panneau de bois semble un peu plus récent. Planté au bord de la route, il annonce : «Fosses communes 5, 6, 7.»

Dans le quartier Carrefour de Duékoué, une ville de l’ouest de la Côte-d’Ivoire, environ 800 personnes avaient été tuées en seulement trois jours, en mars 2011. Alors que dans la capitale, Laurent Gbagbo, le président sortant, contestait la victoire de son adversaire Alassane Ouattara, reconnue par la communauté internationale, de violents affrontements opposaient les deux camps à l’intérieur du pays. Au total, au moins 3 000 personnes ont perdu la vie, selon un bilan des Nations unies.

Apaiser les esprits

A Duékoué, une ville traversée depuis des décennies par des conflits interethniques, les forces armées pro-Ouattara venues du nord, aidées de chasseurs traditionnels, ont fondu sur Carrefour, ses miliciens et sa population, majoritairement pro-Gbagbo et guérées, l’ethnie locale. Malgré les massacres, le surnom du quartier n’a pas changé. «On disait Carrefour parce qu’avant, ici, des gens très différents se rencontraient et habitaient ensemble, explique Denis, le chef du quartier. Aujourd’hui, les cadavres continuent à nous hanter. Quand vous avez vu la mort de si près, quand vous avez eu si peur, ça reste au plus profond de vous. […] Nos populations sont traumatisées mais il faut regarderdevant nous car si on pense à la violence, nous obtiendrons la violence. Alors je parle de paix pour que nous ayons la paix.»

Alors que l’élection présidentielle du 25 octobre approche et que les (...)

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