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"Le cynisme, le désordre, c'est vous": la gauche répond à Emmanuel Macron

"Le cynisme, le désordre, c'est vous": la gauche répond à Emmanuel Macron
Plusieurs députés de la Nupes arrivent à l'Assemblée nationale le 28 juin 2022 - EMMANUEL DUNAND / AFP
Plusieurs députés de la Nupes arrivent à l'Assemblée nationale le 28 juin 2022 - EMMANUEL DUNAND / AFP

Les décibels repartent de plus belle. Plusieurs responsables de gauche sont montés au créneau dans la soirée de mercredi après les propos d'Emmanuel Macron sur France 2. Le président de la République a tancé la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), l'accusant notamment de "cynisme" et de "désordre".

"Votre rage vous démasque"

"Le cynisme, le désordre c'est vous monsieur Macron. Votre rage vous démasque", a répondu Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

Durant son interview, le chef de l'Etat a visé le leader de La France insoumise (LFI). En cause: les propos de ce dernier après qu'une motion de censure de la Nupes - votée favorablement par le Rassemblement national - n'a pas été adoptée lundi dernier.

"La droite sauve le gouvernement de justesse. Il manquait 50 voix pour éjecter le gouvernement. Nous sommes prêts pour la relève", avait écrit l'insoumis.

"J'ai entendu les déclarations triomphalistes de Monsieur Mélenchon", a d'abord indiqué Emmanuel Macron sur France 2. Avant d'attaquer: "Mais qui est ce 'on' ? L'alliance de députés - je pense à leurs électeurs ce soir - socialistes, écologistes, communistes, LFI avec ceux du Rassemblement national". Et le président d'accuser la Nupes d'avoir "déposé une motion de censure, qui à dessein, a été changée" pour mieux rallier les voix du RN.

"Une insulte"

Emmanuel Macron reprend là des accusations apparues à gauche et plus particulièrement chez des socialistes anti-Nupes. "On me dit dans l'oreillette que LFI a fait retirer toute mention positive à l'immigration, pourtant présente, dans la motion de censure de la gauche pour permettre au RN de la voter", a ainsi lâché ce mardi François Kalfon, socialiste et ancien conseiller régional d'Île-de-France.

Ses propos ont ensuite été repris par les plus farouches opposants de la coalition des gauches au PS comme Jean-Christophe Cambadélis, ancien patron du PS, ou Hélène Geoffroy, adversaire d'Olivier Faure au prochain congrès du Parti Socialiste. Plusieurs têtes socialistes ont démenti ces allégations dans la foulée.

"Ce n'est évidemment pas le cas", a répété sur Twitter Olivier Faure ce mercredi. Le patron des socialistes a également répondu au président de la République estimant que ses propos "sont une insulte pour les millions de Français qui, comme [lui] ont voté, non pas pour" Emmanuel Macron, "mais contre l'extrême droite", au second tour de la présidentielle au mois d'avril dernier. Olivier Faure conclut par un retour à l'envoyeur:

"Le cynisme, même chez vous, doit trouver ses limites".

"Indigne de votre fonction"

"C'est indigne de votre fonction monsieur le président de relayer des fakes [news]", a également réagi Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris.

"Le RN, par pur opportunisme, à voté un texte profondément écologiste, de gauche et à l'opposé de leur programme", a souligné son homologue des Verts Sandra Regol.

Si l'extrême droite a voté la motion de censure des gauches, la Nupes n'a pas fait le chemin inverse en ajoutant ses voix à la disposition du RN.

Ces derniers jours, les macronistes mettent sur le même plan gauche et extrême droite. La Nupes répond en rappelant au camp présidentiel ses amendements adoptés avec les voix de l'extrême droite - notamment sur le paquet pouvoir d'achat - ou l'élection de deux vice-présidents RN à l'Assemblée nationale à laquelle les députés de Renaissance ont contribué.

Plus tard dans la soirée, un évènement a donné du grain à moudre à la gauche: la troisième utilisation du 49.3 par l'exécutif en une semaine. Cette fois, cet article permettant au gouvernement de se passer du voter des députés, a été dégainé "sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale".

Le député Eric Coquerel a saisi la balle au bond pour corréler cette décision aux propos d'Emmanuel Macron sur la Nupes. "A cette voie autoritaire, le gouvernement aura ajouté le 'cynisme et le désordre' en faisant semblant toute la soirée de débattre du PLFSS 2023 pour attendre l’arrivée de Madame Borne peu avant minuit", a déclaré l'insoumis.

Article original publié sur BFMTV.com