Cyclone Dikeledi : Mayotte placé en alerte orange pour une tempête tropicale, la rentrée reportée

Un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, l’hôpital de campagne va notamment cesser de recevoir des patients.

Encore largement éprouvée par le passage du cyclone Chido, Mayotte est désormais menacée par la tempête tropicale Dikeledi. Une pré-alerte cyclonique a été émise et la rentrée reportée (photo prise le 14 décembre).

OUTRE-MER - De mal en pis. Alors que Mayotte se remet très péniblement du passage dévastateur du cyclone Chido à la mi-décembre, l’archipel est de nouveau sur ses gardes. En cause : la « forte » tempête tropicale Dikeledi, en raison de laquelle une alerte orange a été lancée ce samedi 11 janvier dans la matinée.

Après le cyclone à Mayotte, Macron propose de scolariser les élèves hors de l’archipel, les syndicats perplexes

Le niveau orange implique dès à présent « l’arrêt de la circulation des barges » (les ferrys locaux, ndlr), a précisé sur X la préfecture de ce département d’outre-mer, mettant en garde contre « une dégradation significative des conditions météorologiques » dès samedi soir. « Compte tenu de la fragilité du territoire suite au passage de CHIDO, le préfet en appelle donc à l’extrême vigilance de toute la population : il faut se préparer sérieusement à l’éventualité d’un passage du cyclone au plus près et au déclenchement de l’alerte rouge », ajoute le préfet.

Le cyclone « traversera Madagascar aujourd’hui et transitera à environ à 75 km dans la journée de dimanche », poursuit le représentant de l’Etat. Météo France estime qu’au moment du passage au plus près du petit archipel de l’océan Indien, des rafales de vent allant jusqu’à 90 à 100 km/h devraient être relevées à Mayotte (contre plus de 220 km/h lors du passage de Chido le 14 décembre). Le prévisionniste met aussi en garde contre « un risque de submersion marine sur les côtes » et prévoit de « fortes précipitations discontinues » jusqu’à la nuit de dimanche à lundi.

Sur le plateau de la chaîne de télévision Mayotte La 1ère, Floriane Ben Hassen, la responsable mahoraise de Météo France précise que les « impacts de la périphérie » de Dikeledi seront ressentis à Mayotte. « Le plus important, ce sera la pluie : on va avoir les bandes périphériques pluvio-orageuses qui vont impacter (sic) Mayotte de façon significative (...) Et on pense aussi que lié aux vagues générées par le vent, on va avoir un peu de submersion marine sur les villages côtiers. »

Face à ce bulletin, les autorités locales ont donc diffusé des consignes de sécurité, suggérant aux habitants d’éviter les sorties près des rivages ou sur les hauteurs, de vérifier les portes et fenêtres de leur logement, et de préparer des kits de premiers soins. La préfecture conseille aussi de prévoir des réserves d’eau et de nourriture, une gageure au vu de la situation sur place ces dernières semaines.

Par ailleurs, alors que la rentrée scolaire était prévue pour le 13 janvier - au grand dam de la communauté éducative - le préfet François-Xavier Bieuville a fait savoir qu’elle sera « décalée de quelques jours pour justement absorber ce nouveau choc, faire en sorte que nous y soyons préparés ».

PUBLICITÉ

De la même manière, le vaste hôpital de campagne qui fonctionne à plein depuis Noël pour soulager les équipes de l’hôpital de Mamoudzou, durement touché par Chido, va cesser d’accueillir des patients. « La sécurité civile met à l’abri le matériel de L’Escim, pour mieux le redéployer », écrit encore la préfecture sur les réseaux sociaux, précisant que les urgences de l’hôpital régulier continuent, elles, de fonctionner.

Il faut dire que la question sanitaire, comme celle de l’eau, est cardinale depuis un mois. La préfecture a recommandé aux habitants d’anticiper tous les traitements médicamenteux en cas de pathologies et conseillé aux personnes en insuffisance rénale ou respiratoire de contacter « sans délai » leur établissement de santé.

Selon le dernier bilan en date, Chido, troisième système tropical nommé de la saison cyclonique, a fait au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés à Mayotte, le département le plus pauvre de France. Dikeledi est le quatrième système nommé au cours d’une saison déjà particulière puisque les eaux de surface sont particulièrement chaudes (environ 30 °C), ce qui fournit davantage d’énergie aux tempêtes. Un phénomène qui ne cesse de s’accentuer avec le réchauffement climatique, et qui a pu être observé cette année dans l’Atlantique nord et l’océan Pacifique notamment.

À voir également sur le HuffPost :

  

La loi spéciale pour Mayotte ne contient aucune mesure polémique, mais ce n’est que partie remise

À Mayotte, Marine Le Pen achève son déplacement avec un accident d’embarcation