Cyclone Chido à Mayotte : ce que l'on sait du bilan humain et matériel pour le moment

Emmanuel Macron sera à Mayotte jusqu'à vendredi, après le passage dévastateur du cyclone. Le bilan provisoire reste à 31 morts mais devrait largement s'alourdir.

People search for belongings and try to rebuild in the middle of damage of the slum's precarious housing in the Kaweni conurbation of Mamoudzou, on the French Indian Ocean territory of Mayotte, on December 19, 2024, following the cyclone Chido's passage over the archipelago.
Des personnes recherchent leurs affaires et tentent de reconstruire au milieu des dégâts des habitations précaires du bidonville de l'agglomération de Kaweni, à Mamoudzou, sur le territoire français de l'océan Indien de Mayotte, le 19 décembre 2024, après le passage du cyclone Chido sur l'archipel. (AFP)

Un bilan sans doute terrible mais encore flou. Emmanuel Macron a annoncé qu'il resterait à Mayotte jusqu'à vendredi, pour constater l'ampleur des dégâts sur l'île française, qui a subi de plein fouet le cyclone Chido, le plus intense connu depuis 90 ans. Le président de la République s'est rendu au centre hospitalier de Mayotte ce jeudi 19 décembre, avant de se rendre dans un quartier détruit. Des secouristes et quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire été aussi dans l'avion présidentiel.

En raison des vents très violents qui ont détruit des quartiers entiers et qui empêchent le fonctionnement des réseaux de communications, les dégâts humains et matériels sont très difficiles à estimer pour le moment, avec la seule certitude qu'ils seront très lourds.

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Les chiffres provisoires font état de 31 morts et quelque 1400 blessés mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus grave. Un tweet publié ce jeudi par Outre Mer la première, mais finalement supprimé, faisait même état d'un bilan de plusieurs dizaines de milliers de morts redouté par les secours sur place.

Interrogé sur ce chiffre, le chef de l'État, en déplacement à Mayotte "rien ne permet de le corroborer" a affirmé Emmanuel Macron, précisant vouloir rester "très prudent sur les chiffres". "Il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes" a ajouté Emmanuel Macron après avoir annoncé 31 victimes.

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  • 75 % des routes libérées : Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l'Intérieur, a annoncé que "près de 75 % des axes routiers ont été dégagés, facilitant ainsi l’intervention des secours au plus près des habitants", dans un message posté sur X. Ce sont des enjeux prioritaires : ces efforts sont essentiels pour acheminer les secours et relier les zones encore isolées.

  • 23 tonnes d’eau envoyées chaque jour : Selon un tweet du préfet de La Réunion, "23 tonnes d’eau sont envoyées chaque jour à Mayotte pour répondre aux demandes de la population". Un avion militaire A400M a été réquisitionné pour assurer ce ravitaillement.

Lors de sa visite à Mayotte, le chef de l’État a promis plusieurs mesures pour répondre à l’urgence humanitaire :

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  • Un hôpital de campagne : Celui-ci sera opérationnel "dès demain" au centre hospitalier de Mamoudzou.

  • Renforts de sécurité : Les effectifs de gendarmerie seront augmentés, passant de 800 à 1 200 hommes.

  • Rétablissement des communications : Emmanuel Macron a assuré que les services téléphoniques et électriques seront rétablis dans les prochains jours.

  • Soutien financier : Il a également annoncé la création d’un "fonds d’indemnisation" pour les sinistrés non assurés, comme l’a rapporté l’AFP.

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  • Des "charniers à ciel ouvert" : La députée Estelle Youssoufa a dénoncé sur BFMTV l’état des bidonvilles, décrivant "des corps en putréfaction, des odeurs insoutenables" dans certains quartiers. Elle a interpellé le président en insistant sur la gravité de la situation humanitaire.

  • Zones encore inaccessibles : Cinq jours après le cyclone, certaines parties de l’archipel restent hors de portée des secours.

  • 40 % des agents sans nouvelles : Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé, a expliqué sur RTL que 40 % des agents de l’Agence régionale de santé (ARS) n’ont pas pu être contactés. "Ce sont des personnes qui n’ont peut-être plus de réseau, ni d’électricité pour recharger leurs téléphones. On ne pense pas au pire, mais surtout à leur isolement", a-t-elle précisé.

  • Risque d'épidémie ? Avec de telles conditions sanitaires, les services hospitaliers craignent le développement de maladies comme le choléra ou la typhoïde.

Alors que les secours progressent, la situation reste critique à Mayotte. Les annonces présidentielles et la mobilisation logistique massive témoignent d’un effort important, mais les besoins restent immenses, entre reconstruction des infrastructures et aide aux sinistrés.