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«Cuori puri», chaste gardée

Italie. Roberto De Paolis filme au plus près une amourette contrariée.

Quand on est une jolie jeune fille catholique s’apprêtant à faire vœu de chasteté jusqu’au mariage, peut-on résister longtemps au sourire d’un pulpeux gardien de parking ? La réponse est non. On est en Italie, le poids de la crapulerie chrétienne est encore assez fort pour prêcher auprès des ados des vertus de pureté sexuelle qui n’ont probablement aucun sens au pays de la drague incessante.

A 17 ans, Agnese (Selene Caramazza) vit seule avec sa mère - une femme si effrayée à l’idée qu’il puisse arriver un mauvais truc à sa fille qu’elle la surveille au point de la priver de portable après avoir découvert des messages d’échanges coquins. Stefano (Simone Liberati) essaie de tenir le coup dans son boulot merdique : il garde un parking toute la journée et se fait régulièrement chambrer par des gitans qui campent derrière le grillage. Jeune coq zonant avec d’autres mecs un peu ramenards et xénophobes pour lui, oie blanche pour elle, le film contemple leur jeu de cache-cache, de l’attirance à la réticence, du «non pas maintenant» à des baisers fougueux sur la plage. Le réalisateur, Roberto De Paolis, en lice pour la caméra d’or puisque c’est son premier film, aime à saisir les personnages pris dans les contradictions entre leurs principes et la réalité, leurs a priori et les accidents du destin. Ainsi les parents de Stefano, qui n’ont plus payé leur loyer depuis deux ans, sont expulsés et vivent dans une caravane, tels les gitans qu’ils méprisent. De même, la mère d’Agnese la frappe de rage, persuadée qu’elle lui ment, avant de s’apercevoir que sa paranoïa est en train de la rendre mauvaise.

Tout ça tire un peu au téléfilm à sujet, mais l’écriture du film et l’incarnation des protagonistes captivent suffisamment l’attention pour ne pas trop se poser de questions sur un cinéma italien dont on suppose que Cuori puri est là pour nous raconter qu’il n’est pas à bout de souffle mais se réinvente en (...)

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