Culturespaces, le flou du spectacle

Grâce à cette filiale, qui s’étend dans toute la France malgré les nombreuses critiques, Engie passe du traitement de l’eau ou des déchets à l’événementiel.

«Premier acteur culturel privé pour la gestion de monuments et musées.» Ainsi se définit Culturespaces, filiale d’Engie dont le patron fondateur, Bruno Monnier, possède 15 % du capital. Son métier ? «La DSP», résume-t-il, bravache, pour «délégation de service public». Foin d’alibi culturel, il s’agit ni plus ni moins que de privatiser la gestion d’équipements publics comme l’eau, les déchets, les autoroutes ou les aéroports. C’est donc tout naturellement que cet ancien dirigeant de Havas s’est logé dans le giron de l’antique Lyonnaise des eaux. S’il réfute le terme «divertissement», il accepte celui de «ludique».

Concurrence. Son tableau de chasse a de quoi impressionner, avec la gestion des musées Jacquemart-André et Maillol à Paris, des arènes de Nîmes, du théâtre d’Orange, ou autrefois du Palais des papes à Avignon : 3 millions de visiteurs par an, mais aussi 39 millions d’euros de chiffre d’affaires et 723 000 euros de bénéfices. Profitabilité moyenne mais acceptable, à condition de sélectionner les affaires.

Ancien gestionnaire du champ de bataille de Waterloo (reconstitutions avec soldats en costumes d’époque), Culturespaces a sonné la retraite en 2013 : pas assez rentable. La région de Wallonie a, depuis, repris l’exploitation. Le métier consiste aussi à tempérer la concurrence : «Sur la gestion de la grotte Chauvet, ils nous ont fait savoir qu’ils aimeraient qu’on n’y soit pas», témoigne un autre acteur privé du secteur touristico-culturel. Un ancien dirigeant de la boutique, parti fâché : «Sa méthode est très simple : on signe avant et on discute après, quitte à faire tout et n’importe quoi pour y arriver.» Théoriquement simple délégataire de la puissance publique, Culturespaces aurait, selon ses contempteurs, la fâcheuse tendance à s’approprier le bien commun en déposant les marques de sites dont elle (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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