Culture toxique du travail : le débat fait rage en Inde
Anna Sebastian Perayil était comptable pour une filiale du cabinet britannique d’audit et de conseil EY, à Pune. Elle est morte en juillet dernier à l’âge de 26 ans, d’épuisement, selon sa famille. Depuis, la presse indienne s’est emparée du sujet des conditions de travail et dénonce une culture toxique régnant dans de nombreuses entreprises indiennes et étrangères. Selon l’Insee et le ministère de l’Économie, il existe 700 filiales françaises en Inde, ce qui représente 406 000 emplois. La plupart des grandes entreprises françaises sont implantées dans le pays, le problème les concerne donc.
À New Delhi, India Today cite la lettre que la mère de la défunte a adressée au patron d’EY en Inde, évoquant des horaires éreintants et une charge de travail trop lourde. Depuis, le ministre du Travail a diligenté une enquête. L’hebdomadaire, qui constate que les questions de santé mentale et de bien-être au travail se sont posées au moment de la pandémie mais que très peu de progrès ont été accomplis depuis, a interrogé plusieurs dirigeants d’entreprise pour savoir quels changements ils envisageaient et prônaient. Le président de RPG Enterprises, Harsh Goenka, a publié une lettre ouverte au patronat indien pour que des mesures soient prises contre les environnements de travail toxiques. “Il a également appelé à mettre un terme à la glorification du surmenage et a mis l’accent sur une culture où l’efficacité serait récompensée, et non le nombre d’heures de travail”, note le magazine. Pour Pallavi Jha, présidente et directrice générale de Dale Carnegie Training India, il faut que toutes les entreprises repensent leur organisation, “notamment la manière dont les rôles et les ressources sont conçus, car ces facteurs déterminent la charge de travail des employés”. Quant à Aditya Mishra, PDG de Ciel HR, il a suggéré des horaires de travail flexibles.
À Bombay, The Economic Times évoque le témoignage d’un employé d’EY après la mort d’Anna Sebastian Perayil. Il confirme le rythme décrit par la famille et fait part de “l’inquiétude croissante suscitée par la normalisation des longues heures de travail, notamment en Inde, où de nombreuses multinationales exigent que leurs employés travaillent dans des conditions extrêmes”. Il ajoute :
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