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Cuisson au gaz : la menace silencieuse qui plane sur les foyers Français

La cuisson à gaz est à nouveau dans le viseur. Selon une nouvelle étude scientifique, les personnes qui en usent seraient davantage victimes de maladies respiratoires.

Close-up of flames on gas hob (SEAN GLADWELL via Getty Images)

Rapidité, économie sur la facture d’énergie : on le sait, la cuisson au gaz présente de nombreux avantages. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est son impact sur la qualité de l’air intérieur dans les logements. Alors, pour le mesurer, une étude scientifique a été menée par l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO). Des travaux commandés par l’ONG CLASP en partenariat avec l’Association Respire.

Concrètement, les chercheurs ont placé des capteurs dans 35 foyers français, ajoutés aux centaines d’autres situés dans six autres pays européens (Pays-Bas, Italie, Espagne, Slovaquie, Roumanie, Royaume-Uni) où une grande partie de la population cuisine au gaz. Et les résultats ont mis en avant une réalité inquiétante.

D’après l’étude, plus de la moitié des foyers français (53%) utilisant la cuisson au gaz (plaques de cuisson et fours) dépasse le seuil journalier préconisé par l’OMS, pour l’exposition au dioxyde d’azote (NO2). “Les niveaux de concentration en dioxyde d’azote se sont avérés être près de deux fois plus élevés dans les foyers recourant à des appareils de cuisson au gaz, que dans ceux disposant d’appareils de cuisson électrique”, ont expliqué les auteurs de la recherche tout en rappelant l'efficacité insuffisante des hottes à recirculation d’air ou avec évacuation vers l’extérieur, souvent présentées comme "la solution ultime à la pollution intérieure".

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De nombreux dangers pour la santé

Comme ils l’ont expliqué, le dépassement des limites préconisées par l’OMS serait particulièrement nocif pour la santé et pourrait entraîner une inflammation des voies respiratoires, une toux, des sifflements, une réduction de la fonction pulmonaire et une augmentation des crises d’asthme, en particulier chez les plus jeunes. En France, 146 885 enfants ont été identifiés pour des symptômes d’asthme liés aux cuisinières à gaz, selon une précédente étude, parue en janvier 2023.

Face à ce constat, les chercheurs appellent donc à un changement radical et rapide. “Il est conseillé de passer à la cuisson électrique, de préférence combiné à l’utilisation de hottes de ventilation conçues spécifiquement pour réduire l’exposition à des niveaux élevés de particules provenant de la cuisson”, a déclaré Piet Jacobs, scientifique principal de TNO.

De son côté, Nicole Kearney, la directrice de CLASP Europe, estime qu’il y a un besoin urgent de communication sur le sujet. “Il est essentiel de donner aux gens des connaissances sur les risques sanitaires de ces produits et ils ont besoin de ressources pour passer à des plaques de cuisson et des fours plus propres et plus sains”, a-t-elle déclaré, exhortant les autorités à prendre cette problématique à bras le corps. “Les gouvernements doivent protéger la santé publique, en s’attaquant à la pollution de l’air à la source et en soutenant la transition vers une cuisine plus propre”.

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