Croissance nord-coréenne : «Je suspecte que ces chiffres soient sous influence politique»

Pyongyang, le 17 février.

Le régime de Pyongyang bénéficierait, selon Séoul, d'une forte croissance économique malgré les sanctions. Des chiffres à prendre avec précaution selon Henri Féron, chercheur au Center for Korean Legal Studies.

En 2016, l’économie de la Corée du Nord aurait bondi de 3,9% après une année 2015 négative (-1,1%). Ce serait donc sa croissance la plus forte depuis dix-sept ans, en dépit des sanctions internationales. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le 21 juillet la Banque centrale sud-coréenne (BOK), qui publie ses propres analyses en l’absence de données fournies par le régime de Pyongyang. Entre propagande et réelle évolution, Henri Féron, chercheur associé au Center for Korean Legal Studies, à l’Université de Columbia, à New York, décortique cette annonce.

Sur quoi s’appuie la Banque centrale de Corée du sud pour calculer la croissance du régime voisin ?

La BOK ne rend pas publique sa méthodologie, qu’elle décrit ainsi : «La Banque de Corée estime le PIB de la Corée du Nord chaque année depuis 1991, utilisant des données de base sur la production globale fournie par les institutions concernées [sud-coréennes, ndlr]On peut partir du principe qu’elle se base sur des images satellite, des informations du NIS [renseignement sud-coréen] et des estimations du commerce avec la Chine fournies par la Kotra [l’Agence sud-coréenne pour la promotion du commerce et de l’investissement]. Ces données sont particulièrement incomplètes, ce qui laisse aux Sud-Coréens une grande marge politique pour déterminer un taux de croissance. Bas, il sert une politique de pression et d’isolement contre la Corée du Nord, car il suggère que le régime est en train de s’effondrer. A l’inverse, un taux de croissance relativement haut sert une politique d’engagement parce qu’il laisse supposer que le Nord est là pour rester et qu’il faut faire avec. D’ailleurs, les estimations que donne la BOK sont basses quand un président conservateur est au pouvoir et hautes quand il s’agit d’un président (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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