Les crocodiles peuvent se reproduire sans mâle

Dans un zoo américain, un fœtus de crocodile entièrement formé a été retrouvé dans l’œuf d’une femelle qui n’avait pas eu de contact avec un mâle, rapporte New Scientist. C’est la première fois que ce type de reproduction asexuée, appelée parthénogenèse – où des embryons se développent normalement dans des œufs non fertilisés – est observé chez ces animaux.

On sait que la parthénogenèse peut exister chez d’autres espèces, comme les serpents, les lézards ou même les dindes, mais le fait qu’elle soit possible chez les crocodiles laisse penser qu’elle a pu également survenir chez les archosauriens, ancêtres disparus des crocodiliens et des oiseaux. Ainsi, les dinosaures et les ptérosaures (un ordre éteint de reptiles volants) étaient peut-être eux aussi capables de se reproduire sans mâles, imaginent les chercheurs, qui publient leurs résultats dans Biology Letters le 7 juin.

Le crocodile – une femelle – issu de cette reproduction n’a finalement pas vécu. Mais “[sa] mort précoce ne sous-entend pas qu’une progéniture issue d’une reproduction asexuée ne peut pas avoir une longue vie, précise Warren Booth, de Virginia Tech, premier auteur de l’étude. De nombreux rejetons parthénogénétiques chez d’autres espèces vivent jusqu’à maturité et ont ensuite une reproduction sexuée.”

Pas un clone

Les génomes de la progéniture et de sa mère ont été comparés : ils sont semblables à 99,9 %, ce qui confirme qu’aucun autre individu n’est intervenu dans sa création. Pour autant, on ne parle pas de “clone” dans ce cas-là, précise le chercheur au magazine scientifique. “Comme dans les autres cas connus de parthénogenèse chez des vertébrés, l’embryon s’est formé quand l’ovocyte a fusionné avec son propre sous-produit, appelé deuxième globule polaire, ce qui signifie que les cellules résultantes portent deux copies de l’ADN de la mère”, détaille New Scientist.

En revanche, le fait que la progéniture soit une femelle n’a rien à voir avec les chromosomes de la mère. Chez les crocodiles comme chez d’autres espèces, certaines tortues par exemple, c’est la température extérieure au moment de l’incubation de l’œuf qui détermine le sexe. Pour le moment, on ne comprend pas bien pourquoi des femelles de certaines espèces sont en mesure de se reproduire sans mâle, dans la mesure où cela peut se produire même lorsque les mâles sont en nombre suffisant. Encore un mystère à élucider.

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