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Critiqué par Wagner, le ministre russe de la Défense se rend dans la zone du conflit en Ukraine

D'après des images publiées ce lundi par Moscou, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s'est rendu dans la ville martyre de Marioupol, dévastée par un siège destructeur mené par son armée au printemps dernier. Selon l'armée russe, il a inspecté des travaux de reconstruction dans la cité portuaire.

Pour cette troisième visite dans la zone du conflit, Sergueï Choïgou a notamment visité un centre médical, un autre de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant 12 immeubles.

Les critiques de Wagner à l'égard de Moscou

Le gouvernement russe a présenté un plan l'été dernier pour reconstruire Marioupol en trois ans, un objectif qui semble ambitieux, compte tenu de l'ampleur des destructions.

Cette visite survient alors que l'armée fait face à de nombreuses critiques de la part du chef du groupe paramilitaire russe Wagner. Son patron Evguéni Prigojine, a accusé, pour la deuxième fois en moins de deux semaines, l'armée russe de ne pas envoyer suffisamment de munitions à ses mercenaires. Il a évoqué deux raisons possibles pour expliquer ce retard : "la bureaucratie ordinaire ou une trahison".

Il a assuré dans un deuxième message "frapper à toutes les portes et tirer la sonnette d'alarme". "L'armée ukrainienne se battra pour (Bakhmout) jusqu'à la fin", a-t-il estimé.

Kyiv continue à défendre Bakhmout

Le mois dernier, Evguéni Prigojine avait multiplié les critiques virulentes à l'adresse du commandement russe. Signe que les tensions persistent, dans une vidéo publiée pendant le week-end, M. Prigojine a semblé mettre en garde l'armée russe en affirmant que "si Wagner se retire maintenant de Bakhmout, c'est le front tout entier qui s'effondrera".

Malgré la menace d'un encerclement russe et l'importance stratégique limitée de la ville, les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement Bakhmout, où le président Zelensky s'était rendu en décembre et a juré de tenir "aussi longtemps que possible".

Ce lundi l'armée ukrainienne a d'ailleurs annoncé qu'un "consensus" avait été trouvé en son sein pour "continuer à défendre" la cité.

"Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait", a indiqué Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, réfutant tout retrait.