Crispations autour de la redistribution des terres de la ZAD

Près de 250 opposants à l'ex-projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont rassemblés lundi à Nantes devant la préfecture pour protester contre la tournure prise par la redistribution des terres de la "zone à défendre". /Photo prise le 16 janvier 2018/REUTERS/Stéphane Mahé

NANTES (Reuters) - Près de 250 opposants à l'ex-projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont rassemblés lundi à Nantes devant la préfecture pour protester contre la tournure prise par la redistribution des terres de la "zone à défendre".

Le rassemblement – qui s'est déroulé sans incidents – avait lieu en marge de la première réunion du comité de pilotage pour la gestion des terres de Notre-Dame-des-Landes qui regroupe les collectivités locales, la chambre d'agriculture, les syndicats agricoles, les services de l’État et des associations de paysans historiquement opposés au projet.

Il survient à la veille d'une visite de deux jours de Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, à Nantes et Notre-Dame-des-Landes.

Un "diagnostic agronomique et environnemental" va être lancé pour "croiser ces enjeux" et les "intégrer dans la construction du projet agricole et de territoire", a annoncé la préfecture au terme de la réunion. L'élaboration de ce projet prendra sans doute plusieurs années, a-t-elle précisé.

Mais "le comité de pilotage prend en compte uniquement les enjeux agricoles, alors que nous, on veut une prise en charge globale du territoire, qui tienne compte des enjeux naturalistes", a expliqué aux journalistes une représentante des opposants à l'ex-projet d'aéroport.

"Aujourd'hui, on nous impose un tempo médiatique très serré", a également déploré Vincent Delabouglise, membre du collectif de paysans opposés à l'ex-projet d'aéroport.

Les opposants demandent aussi aux services de l’État de renoncer aux expulsions des occupants illégaux, prévues à la fin de la trêve hivernale, mais réclament aussi "l'amnistie pour les personnes inculpées dans le cadre du mouvement".

L'opportunité de manifester, ce lundi, n'a toutefois pas fait l'unanimité au sein du mouvement anti-aéroport.

"Un rassemblement n'est pas la meilleure solution à apporter aux difficultés actuelles", estime l'Acipa, l'une des principales composantes du mouvement, qui n'avait pas appelé à manifester mais qui avait laissé ses adhérents le faire.

(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)