Crise ukrainienne: y a-t-il un vrai risque de conflit armé entre la Russie et les Occidentaux?

Des soldats ukrainiens sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses près d'Avdiivka, dans le sud-est de l'Ukraine, le 8 janvier 2022 - Anatolii STEPANOV © 2019 AFP
Des soldats ukrainiens sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses près d'Avdiivka, dans le sud-est de l'Ukraine, le 8 janvier 2022 - Anatolii STEPANOV © 2019 AFP

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L'élastique se tend, mais ne rompt pas encore. Depuis quelques jours, la pression entre la Russie et l'Occident ne cesse d'augmenter. En cause: les troupes amassées par le Kremlin à la frontière ukrainienne et la menace d'une invasion, qui déstabiliserait encore un peu plus un pays fragile depuis la révolte de 2014.

Alors que les États-Unis montrent les dents en promettant riposte et destruction à la Russie en cas d'attaque. Washington devrait répondre en début de semaine aux exigences de Moscou. Vladimir Poutine avait ainsi demandé que l'Ukraine ne rejoigne jamais l'OTAN, et que les Occidentaux n'installent pas de bases militaires dans les pays de l'ex-URSS.

En attendant, la Russie ne relâche pas la pression. Ce mardi, Moscou a lancé de nouvelles manœuvres. Une réponse musclée à la décision des États-Unis d'évacuer toutes les familles d'Ukraine et de mettre en alerte 8500 hommes qui pourraient renforcer la Force de réaction rapide de l'OTAN. Une armée de 40.000 militaires.

"Tout est en place pour montrer à Poutine que le prix à payer sera grand", explique Ulysse Gosset, éditorialiste spécialiste de politique internationale sur BFMTV.

Il assure par ailleurs que "le risque est grand", notamment à cause de la présence d'autant de soldats sur le pied de guerre.

Le dialogue en priorité

Il note par ailleurs que si Russes et occidentaux ne s'affrontent pas militairement, la guerre dans la région existe depuis 2014, et qu'une "guerre avant la guerre" a lieu avec, notamment, des attaques numériques de grande ampleur menées contre l'Ukraine le 14 janvier dernier.

Dans ce contexte d'escalade, une issue diplomatique est encore largement privilégiée, notamment par les pays européens. Washington aussi veut y croire.

"Nous ne disons pas que la diplomatie est morte", a précisé le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Patrick Sauce, éditorialiste politique étrangère de BFMTV, explique qu'en parallèle des démonstrations de force militaires, des discussions ont lieu au "format Normandie avec les conseillers diplomatiques de l'Allemagne, de la France, de la Russie et de l'Ukraine". Un dialogue loin des caméras qui permet un "langage plus franc".

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Interrogé par Franceinfo, le spécialiste de l'Europe orientale à l'Inalco Bruno Drweski assurait ne pas croire à une invasion imminente en Ukraine. "Je ne pense pas que la Russie ait, en ce moment, vraiment intérêt à prendre le contrôle de l'Ukraine vu la situation économique de l'Ukraine. Je pense en revanche que la Russie fait pression pour avoir des négociations globales", a-t-il déclaré.

Reste à savoir jusqu'où seront prêts à aller les États-Unis et les Européens pour satisfaire Vladimir Poutine, et éviter un conflit armée international majeur sur le continent.

Article original publié sur BFMTV.com