Syrie : Bachar al-Assad est Moscou avec sa famille, selon les agences de presse russes

L'ancien président syrien Bachar al-Assad se trouve à Moscou et a obtenu l'asile en Russie, a indiqué une source du Kremlin aux agences de presse russes TASS et RIA Novosti.

"M. Assad et les membres de sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l'asile", ont relayé les agences.

Moscou estime qu'il est nécessaire de reprendre les négociations sur le règlement de la situation en Syrie sous l'égide de l'ONU. Les rebelles syriens auraient garanti la sécurité des bases militaires et des institutions diplomatiques russes sur le territoire de la Syrie.

Avant cette annonce, dimanche soir, le sort d'al-Assad est resté inconnu et a donné suite à une traque à travers la région. Nous retraçons pour vous ses principales étapes.

Chute du régime

L'entrée des rebelles islamistes dans Damas, dimanche à l'aube, montre que le régime de Bachar al-Assad a pris fin et que la dynastie des Assad s'achève après plus d'un demi-siècle.

Le sort de Bachar al-Assad restait à ce moment officiellement inconnu. Aucune source officielle n'avait parlé de l'endroit où se trouvait l'ancien président syrien, et seul le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé auparavant que M. Assad avait "démissionné" et "quitté le pays".

Samedi, la télévision d'État syrienne avait démenti les fuites selon lesquelles M. Assad avait quitté le pays et avait indiqué que le président était toujours présent et travaillait à Damas. Mais depuis dimanche matin, le programme télévisé avait été interrompu et remplacé par ce message en arabe : "La révolution syrienne a gagné et le régime criminel d'Assad est tombé".

Vendredi, le journal britannique Telegraph avait rapporté que la famille Assad s'était réfugiée en Russie, sans préciser quels membres de la famille et dans quelle ville. Le New York Times avait rapporté que M. Assad avait fui Damas dans une direction inconnue.

Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdurrahman, avait déclaré à l'Associated Press que Bachar al-Assad était monté à bord d'un avion et avait quitté Damas dimanche matin, information également rapportée par Reuters, qui citait deux hauts responsables militaires.

Selon le site web de suivi des vols FlightRadar24.com, un avion Iliouchine avait décollé - sans déclarer de destination - de l'aéroport de Damas à une heure qui coïncidait à peu près avec celle de la prise de la capitale par les rebelles.

Reuters, en citant des sources syriennes, avait alors affirmé que son avion "a disparu des radars et le plus probablement a été abattu" - sans doute en réalité une manœuvre pour "semer" les rebelles en débranchant le système de localisation de l'appareil.

L'Iliouchine semble avoir volé d'abord vers l'est, en direction de la frontière syrienne avec l'Irak, puis s'être dirigé vers le nord-ouest, où se trouveraient le bastion des partisans d'Assad et les bases des alliés russes. Mais après avoir survolé Homs, qui est également sous le contrôle des forces anti-régime, l'avion a fait demi-tour et sa trace a disparu, environ une heure après son décollage. Aucune source indépendante n'a confirmé qui était à bord de l'avion.

Près de l'endroit où les traces de l'avion ont disparu, dans la ville de Qousseir, se trouve une base de l'armée de l'air syrienne. La zone est contrôlée par les rebelles, mais l'état de l'aéroport militaire n'est pas connu. À ce moment-là, l'avion aurait perdu de l'altitude et, une minute plus tard, son altitude a été enregistrée à 1 600 pieds et sa vitesse est passée de 819 km/h à 64 km/h seulement.

Le seul avion identifiable qui a quitté la Syrie dimanche matin est un avion sous embargo qui semble quitter Abou Dabi pour Homs et revenir à Abou Dabi. Mais le vol est enregistré plusieurs heures après l'entrée des rebelles dans Damas, et le conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis a déclaré qu'il "ne savait pas" si Assad se trouvait dans le pays.

Le journaliste d'Axios Barak Ravid a écrit dans X, citant une source israélienne, que M. Assad s'est envolé vers une base russe en Syrie à minuit samedi afin de fuir vers la Russie.

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a écrit sur Truth Social que M. Assad "a fui son pays. Son protecteur, la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, ne voulait plus le protéger."

Le Wall Street Journal a également écrit qu'Assad se trouvait à Moscou avec sa famille, après avoir suivi les conseils de l'Égypte et de la Jordanie. D'autre part, Bloomberg a rapporté qu'il y avait un accord pour son auto-exil dans une zone sous son contrôle et ensuite à Téhéran.

Aucune de ces informations n'a été vérifiée.

Le ministère russe des Affaires étrangères dans son commentaire s'est borné à des phrases générales sur le "bien-être des citoyens russes" et "la préoccupation extrême" suscitée par "les événements dramatiques en Syrie".

"Après des négociations entre Bachar al-Assad et un certain nombre de parties impliquées dans le conflit armé sur le territoire de la République arabe syrienne, il a décidé de démissionner de la présidence et a quitté le pays, donnant des instructions pour un transfert pacifique du pouvoir", avait déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, ajoutant que "la Russie n'était pas impliquée dans ces négociations".

Dimanche midi, des militants syriens auraient pris d'assaut la résidence de l'ambassadeur d'Italie à Damas, à la recherche d'associés de Bachar al-Assad. L'ambassadeur et son personnel n'étaient pas présents et se trouvent en lieu sûr. En outre, les forces rebelles ont annoncé un couvre-feu à Damas jusqu'à 5 heures du matin lundi, ce qui aurait pu être interprété comme une tentative de localiser le président déchu ou les membres de son équipe qui pourraient les conduire à lui.