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Crise sanitaire: pourquoi Emmanuel Macron reprend la main

Emmanuel Macron le 1er octobre 2020 à Bruxelles - Francisco Seco © 2019 AFP
Emmanuel Macron le 1er octobre 2020 à Bruxelles - Francisco Seco © 2019 AFP

Sur le coronavirus, Emmanuel Macron ne s’était plus officiellement exprimé depuis le 14 juillet dernier. En ce jour de fête nationale, le président de la République l’avait assuré: "nous serons prêts" en cas de deuxième vague du coronavirus. Trois mois plus tard, la situation s'est plus que dégradée en France, et les voyants passent peu à peu au rouge sur l'ensemble du territoire.

Face à ce constat d'échec, le chef d'État décide donc de revenir en première ligne par le biais d'une interview qui sera diffusée mercredi à 19h55 sur TF1 et France 2. Au lendemain d'un nouveau Conseil de défense organisé ce mardi, Emmanuel Macron pourrait de nouveau lancer un message solennel aux Français, et annoncer de nouvelles mesures restrictives.

"Ce qui est certain, c’est que le président de la République va faire des annonces, qui forcément seront des mesures de restriction, et je crois que ça touchera l’Île-de-France", pronostique Bruno Jeudy, éditorialiste politique pour BFMTV.

"Il faut une parole forte"

Ainsi, face à la gravité de la situation, Emmanuel Macron veut reprendre les rênes. "Il veut faire la pédagogie lui-même. Il y a une prise de conscience, au sommet de l'Etat, que les gens ne comprennent plus rien", confie son entourage à BFMTV.

"Il a laissé son Premier ministre en première ligne, il a laissé son ministre de la Santé s’exprimer, et il le fera parce qu’il faut faire de la transparence sur cette question, exposer la stratégie, et dessiner cet horizon de comment vivre avec le Covid, peut-être pendant plusieurs mois", reprend Bruno Jeudy.

Ainsi, la sortie s'annonce ardue pour le président, qui doit désormais fixer un axe clair sur sa stratégie, alors que la défiance des Français quant à la capacité de l'exécutif à gérer la crise se fait de plus en plus forte. "Il faut que les mesures soient acceptées, le gouvernement a été border avec Marseille et la situation a été rattrapée, c’était compliqué", ajoute Bruno Jeudy.

"Il y a un moment, il faut choisir. Est-ce que c’est la guerre ou est-ce que c’est le retour des jours heureux? Il va falloir trouver la bonne formule sinon les Français ne vont plus rien comprendre. Il faut sortir des injonctions contradictoires et il faut une parole forte", estime de son côté Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique de BFMTV.

Un problème Castex?

La prise de parole d'Emmanuel Macron n'aura lieu que deux jours après celle de son Premier ministre Jean Castex, qui sur FranceInfo lundi a pour la première fois admis que le pays connaissait sa "deuxième vague." Un sens du timing qui étonne, sauf du côté de Matignon qui évoque "un concours de circonstances" auprès du Parisien.

Pourtant, au fil des jours, un "problème Castex" semble bel et bien se dessiner tant la parole de ce dernier ne semble pas fonctionner auprès des Français. "Qu'est-ce qu'on en retient?", s'interroge même un député LaREM, toujours auprès du quotidien.

"Sa parole n’imprime pas. Dans la logique d’institution, le président donne la marche à suivre et les autres font le service après-vente. Là c’est l’inverse qui se passe, voir un président parler deux jours à peine après son Premier ministre, ça fait mauvais genre, on a jamais vu ça. Du temps d’Edouard Philippe, Emmanuel Macron n’avait pas besoin de le faire", abonde Matthieu Croissandeau.

Pour ce dernier, les Français pourraient même tenir le Premier ministre comme responsable de la situation actuelle.

"Il y a un problème d’image, de crédibilité. Jean Castex était monsieur déconfinement, on lui dit que le déconfinement se passe mal, il répond que c’est la faute des Français, à qui il reproche le relâchement."

Article original publié sur BFMTV.com