Crise en Guadeloupe et en Martinique: le ministre des Outre-Mer "en route" pour les Antilles

Le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu répond aux journalistes lors d'un déplacement au centre hospitalier de Cayenne, le 25 septembre 2021 - jody amiet © 2019 AFP
Le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu répond aux journalistes lors d'un déplacement au centre hospitalier de Cayenne, le 25 septembre 2021 - jody amiet © 2019 AFP

Dans la classe politique, l'impasse commençait à faire grincer des dents. Malgré l'opposition soulevée aux Antilles par la question de l'obligation vaccinale et la politique sanitaire, et devenue depuis une crise sociale accompagnée d'une flambée de violences, le ministre des Outre-Mer ne s'était pas encore rendu aux Antilles. Ce dimanche, son cabinet a informé la presse que Sébastien Lecornu était actuellement "en route" pour ces îles. Il débarquera d'abord en Guadeloupe.

Santé, prix des carburants, transports et jeunesse au menu des discussions

Selon le ministère des Outre-Mer, c'est parce que la donne a changé que Sébastien Lecornu peut désormais faire le déplacement. La nuit de samedi à ce dimanche a en effet été marquée par une relative accalmie dans les rues sur place et l'établissement d'une feuille de route entre l'exécutif, les élus locaux et l'intersyndicale. Pour l'équipe du ministre, cet "accord de méthode" va permettre d'ouvrir les discussions sur les thématiques suivantes: la santé, le prix des carburants, la situation de la jeunesse, les transports.

"Certaines de ces thématiques concernent l’Etat, d’autres davantage les collectivités territoriales : chacun y prendra sa part. Le dialogue social pour les personnels hospitaliers et les pompiers non vaccinés se poursuivra", poursuit cette source, alors que l'obligation vaccinale notifiée aux soignants a déjà été reportée par le gouvernement. 876450610001_6284123447001

La condition sécuritaire

Le ministère "prend note de l’engagement de l’intersyndicale de lever provisoirement les barrages", est-il encore posé. Le chapitre sécuritaire pesait lourd dans le choix de Sébastien Lecornu de différer sa venue au milieu du théâtre de cette crise. Or, le ministère salue "un retour notable au calme dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l’ordre".

Cette visite de Sébastien Lecornu aux Antilles s'inscrit donc dans un contexte politique particulièrement troublée et intervient après que le ministre a évoqué la disposition de l'exécutif à parler d'une éventuelle "autonomie" de la Guadeloupe. Après que l'intéressé a lâché le mot vendredi lors d'une allocution aux Guadeloupéens, le ministre a clarifié son propos ce dimanche dans le JDD: "L’autonomie, ce n’est certainement pas l’indépendance : elle existe déjà pour certaines collectivités d’outre-mer à des degrés divers, le modèle le plus poussé étant par exemple la Polynésie".

Il lui fallait éteindre un incendie qui menaçait de s'étendre à l'ensemble du débat public. Ainsi, invité ce dimanche matin d'Europe 1, Xavier Bertrand, candidat à la désignation de la droite en vue de la présidentielle, a vu dans cette proposition la possibilité d'un "démembrement de l'unité nationale". Il a également fustigé le délai du voyage de Sébastien Lecornu: "On ne gère pas l’Outre-Mer depuis Paris. Ça fait des jours et des jours qu’il aurait dû se rendre sur place. Le Président de la République aurait dû lui ordonner de se rendre sur place".

Article original publié sur BFMTV.com