La crise des engrais au Venezuela, conséquence de la guerre en Ukraine

Les conséquences de la guerre en Ukraine se font sentir même à l'autre bout du monde.

Comme ici au Venezuela, où des sacs d'engrais s'entassent dans un hangar de la région de Portuguesa, considérée comme le grenier du pays. Mais les autorités vénézuéliennes sont inquiètes, car elles savent que très bientôt ces stocks seront insuffisants.

Environ 80% des engrais dont a besoin chaque année le Venezuela viennent de Russie, d'Ukraine et du Belarus. Mais les exportations sont désormais pratiquement paralysées par la guerre et les sanctions internationales liées au conflit.

_"L'agriculture vénézuélienne a très fortement chuté. Nous produisons à peine à hauteur de 30% de notre capacité. Nous allons travailler avec les engrais dont nous disposons, mais nous savons que c'est insuffisant. Dans certaines régions, nous devrons utiliser des sous-doses, ce qui est grave, car cela affecte non seulement le rendement, mais aussi la rentabilité des agriculteurs",_déplore Ramon Bolotin, le président de l'Association des producteurs indépendants au Venezuela.

Toute l'Amérique latine est concernée

De nombreux autres pays d'Amérique latine sont également confrontés au même problème.

En 2021, le Brésil a importé 80% des engrais qu'il a utilisés, dont 20% provenaient de Russie. L'Argentine importe 60% de ses engrais, dont 15% de Russie. Enfin, le Mexique, l'Équateur, la Colombie et le Pérou sont également plus ou moins dépendants des engrais russes.

La Russie est le plus grand exportateur d’engrais au monde : 7,6 milliards de dollars de ventes annuelles en 2020 selon l’Observatoire économique de la compétitivité (OEC), représentant 12% de l'offre mondiale.