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Crise constitutionnelle au Kosovo après les législatives

Les autorités électorales du Kosovo ont confirmé jeudi les résultats des élections législatives du 8 juin, mais le pays, indépendant depuis 2008, va devoir surmonter une crise constitutionnelle avant de pouvoir se doter d'un nouveau gouvernement. /Photo prise le 8 juin 2014/REUTERS/Hazir Reka

PRISTINA (Reuters) - Les autorités électorales du Kosovo ont confirmé jeudi les résultats des élections législatives du 8 juin, mais le pays, indépendant depuis 2008, va devoir surmonter une crise constitutionnelle avant de pouvoir se doter d'un nouveau gouvernement. Si nul ne conteste les résultats dans les 24 heures, le parlement aura 30 jours pour se réunir. Le Premier ministre désigné a ensuite 15 jours pour constituer un gouvernement qui soit soutenu par une majorité de députés. C'est là que se pose un problème constitutionnel. Le chef de l'Etat, Atifete Jahjaga, a demandé à la Cour constitutionnelle de décider qui il devait charger de tenter de former un gouvernement, et de dire ce qu'il adviendrait si ce candidat échouait dans sa mission. Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du Premier ministre sortant Hashim Thaci est arrivé en tête du scrutin avec 30% des voix, soit 37 des 120 sièges du parlement. Mais les partis d'opposition ont uni leurs forces depuis ces législatives pour tenter de lui barrer la route, et les deux camps sont en désaccord sur l'interprétation de la Constitution. Pour Hashim Thaci, seul le PDK, en tant que parti le plus important, a le droit de former un gouvernement. L'opposition fait valoir qu'elle seule peut s'appuyer sur une majorité. La Ligue démocratique du Kosovo (LDK) arrive en deuxième position avec 30 sièges, suivie de Vetevendosje (Autodétermination) avec 16 sièges, puis en quatrième position de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK) - 11 sièges. Le parti Nisma a six sièges et les minorités ethniques du pays en totalisent 20. La LDK, l'AAK et Nisma sont convenus d'unir leurs forces pour devancer le PDK, et Vetevendosje a fait savoir qu'il les soutiendrait. On ignore quand la Cour constitutionnelle se prononcera sur ce litige, sans précédent depuis la proclamation de l'indépendance en février 2008. "Si le blocage se poursuit, il y aura de bonnes chances que l'on retourne à des élections anticipées", a estimé un analyste. (Fatos Bytyci; Eric Faye pour le service français, édité par Tangi Salaün)