Crise au Pérou: «Pour les populations autochtones, il n’y a jamais eu véritablement de démocratie»
Le 7 décembre 2022, le président de gauche Pedro Castillo était destitué après avoir tenté de dissoudre le Parlement du Pérou. Son arrestation, puis le refus du Congrès et du gouvernement d’avancer à 2023 les élections générales, ont provoqué un vaste mouvement de contestation dans le pays. Entretien avec Lissell Quiroz, professeure d’études latino-américaines à l’université de Cergy.
Mardi 7 mars, quelques centaines de personnes se sont réunies à Lima pour continuer de demander la démission de la présidente par intérim Dina Boluarte. Quelques heures plus tôt, la cheffe de l’État a été entendue pour la première fois par le parquet péruvien dans l’enquête qui la vise pour « génocide », « homicide volontaire », et « blessures graves », en raison de la mort de plus de 50 manifestants lors de la répression des manifestations qui secouent le Pérou depuis décembre 2022.
RFI : Dans une interview accordée au quotidien espagnol El País le 4 mars 2023, le ministre de la Justice du Pérou assurait : « nous ne nous accrochons pas au pouvoir ». Qu’en pensez-vous ?
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La réponse - politique et sécuritaire - apportée par les autorités péruviennes témoigne-t-elle d’une fragilisation de la démocratie péruvienne ?