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La crise à Mayotte, bien plus qu’une “tragédie insulaire”

Depuis plusieurs jours, une escalade de violence secoue Mayotte. Le 12 novembre, à Mamoudzou, la plus grande ville de l'’île, un jeune homme de 20 ans a été tué à la machette dans des affrontements entre bandes rivales. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer. Le quartier de Kawéni, d’où était originaire la victime, s’est embrasé au courant de la semaine suivante après l’attaque d’un autobus scolaire. Puis, des centaines de jeunes, de quartiers rivaux, se sont réunis pour en découdre.

Paris a envoyé sur place le RAID, l’élite des forces de police, dont une dizaine d’agents sont arrivés dans le 101e département français le 23 novembre. Mais la situation reste précaire. L’insécurité chronique que subit le département le plus pauvre de France, est subitement revenue sur l’agenda de l’Élysée. Emmanuel Macron a annoncé “lancer un travail plus vigoureux” avec l’archipel voisin des Comores et vouloir mettre plus de “moyens militaires […] pour stopper les départs de migrants” vers Mayotte.

“Face à ce phénomène, on va avoir d’abord une réponse sécuritaire au plus vite, ensuite de la coopération (avec les Comores) mais avec beaucoup de force, et troisièmement on doit poursuivre le travail en profondeur de réformes sur Mayotte, parce qu’on voit bien qu’aujourd’hui notre situation, nos règles, doivent être adaptées face à la réalité du terrain”, a assuré le président.

Comment gérer une frontière si lointaine ?

Cependant, pour Blick, la France affiche surtout son impuissance. “Ce qui se passe à Mayotte, ce confetti français, est bien plus qu’une crise sociale ponctuelle dans laquelle sont englués les 300 000 habitants de ce rocher couvert de palmiers”, écrit le quotidien suisse.

La crise à Mayotte “pose une question simple, mais insoluble : comment la France peut-elle, en 2022, gérer une frontière si lointaine, y déverser des milliards indispensables, y exercer sa puissance en ‘Indo-pacifique’, cette région qu’Emmanuel Macron a fixé comme priorité pour son pays lors des récents sommets du G20 en Indonésie et de l’Apec en Thaïlande ? La réponse est que Paris n’a pas la solution.”

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