Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux bourreaux est ouverte

Ken Cedeno/UPI/Shutterstock/SIPA

La justice ukrainienne recense déjà des milliers d’allégations de crimes de guerre commis par les Russes.

Ils s’appellent Andrei K., Aleksei G., Denis K., Alexander C., Mikhaïl Tkach ou encore Azatbek Omourbekov. Ils sont russes. Ils sont soldats ou commandants, présumés coupables des pires crimes de guerre commis en Ukraine. Depuis dix jours, leurs noms, leurs matricules, leurs photos personnelles, leurs numéros de téléphone et les adresses de leurs réseaux sociaux, ainsi que celles de leurs proches, circulent sur Internet. Partagées, tweetées, leurs identités révélées forment un macabre trombinoscope aux visages variés, typiques, suivant la vaste étendue géographique de la Russie. Originaires de Pskov à Oulan-Oudé, de Grozny à Vladivostok, d’Angarsk à Saint-Pétersbourg, ces criminels supposés viennent de tous ses confins. La grande majorité d’entre eux a moins de 22 ans. La barbarie a les yeux d’une jeunesse russe que l’on imaginait semblable à celle du voisin ukrainien et à la nôtre.

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Tout commence par une fuite de données : la divulgation, le 3 avril, par les hackers du groupe Anonymous, d’une liste datant de 2018 compilant les noms de 120 000 soldats russes. Certains auraient participé aux exercices militaires conjoints entre la Russie et son voisin biélorusse, juste avant le déclenchement de la guerre. La liste, un peu datée mais précieuse, est passée au crible par des cybermilitants et des journalistes d’investigation ukrainiens, comme Dmitri Repliantchuk, du site Slidstvo.info. Avec son équipe, il analyse cette base de données, met des visages sur les noms. Très vite, son attention se porte sur les hommes de la 155e brigade de marine, unité 30 926 de la flotte du Pacifique de la Fédération de Russie, basée à(...)


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