«crazy joe», Mi-ange Mi-fange

Jean-Claude Van Damme nous manque, saint Lorenzaccio du kung-fu ; béni Jason Statham qui le relève. Belle tête idem, bête plus racée - olympisme oblige. Crazy Joe est un typique nanard poétique à la Van Damme. Fatalité évasive (un tueur d’élite RAF déserte par vertu), profil et réalisme de même, féerie BD mélo très Hugo. Ici, la Cosette violée voilée, madone ballerine criminelle amoureuse apostate. A ange, ange exterminateur et demi : Statham Joe, clodo dandy branché à «la mémoire dans la peau» afghane infernale, sur qui veille la nonne, veille sur la rue. Il résume le dilemme une fois justice salement faite : «Sobre et sain, je suis un monstre. Je bois pour calmer l’engin de mort qu’ils ont fait de moi.» Le titre original est Hummingbirds, des colibris que voit Joe dans le delirium cui-cuit. A le revoir en flash-back taliban endiablé, il y a certes plus de quoi picoler que rigoler - ce que fait le voisin africain. Moins stricte qu’escomptée, la livraison ménage quelques bons gnons. Côté sensible, outre la pédalerie arty affichée, lourde en «paquet prêt» (comme dit Voltaire en expert), une séance photo à double détente du beau gosse sapé Boss : pour sa fille cachée, il veut avoir l’air «normal» ; la laide bonne sœur opératrice force le mannequin brut for men à sourire. BAYON Photo DR

«Crazy Joe», de Steven Night, 1 h 40, avec Jason Statham, Vickie McClure. En salles.

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