Crash d’avion à Washington : collision avec un hélicoptère, plus de 60 disparus… Ce que l’on sait
ÉTATS-UNIS - Que s’est-il passé au-dessus des eaux du Potomac à Washington ? Un avion de ligne avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire transportant trois passagers sont entrés en collision mercredi 29 janvier au soir avant de s’abîmer dans le fleuve. Les secours s’affairent actuellement à retrouver les disparus dans une opération complexe. « Nous ne pensons pas qu’il y ait de survivants », a annoncé le chef des pompiers de Washington D.C. lors d’un point presse jeudi à la mi-journée.
Selon les enregistrements relayés par les médias américains, dont CNN, les contrôleurs aériens ont contacté les occupants de l’hélicoptère juste avant la collision. « PAT 2-5, avez-vous le CRJ en vue ? », peut-on entendre. Puis « PAT 2-5, passez derrière le CRJ ». L’enregistrement s’arrête ici. Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle de ce qui semble être un accident.
• Collision entre un avion et un hélicoptère en entraînement
Peu avant 21 heures (3 heures à Paris), une collision aérienne s’est produite entre un hélicoptère militaire et un avion de ligne d’une filiale régionale d’American Airlines en approche de l’aéroport Ronald-Reagan.
Sur des images captées par le Kennedy Center, un centre culturel de Washington, on distingue les feux puissants d’un avion en phase de descente, et d’autres lumières, moins fortes, d’un autre appareil qui se dirige vers lui, jusqu’à la collision produisant une boule de feu éblouissante.
A regional jet operated by American Airlines crashed into a helicopter as the plane was trying to land at Ronald Reagan National Airport. pic.twitter.com/1KfsvYhZyX
— USA TODAY (@USATODAY) January 30, 2025
L’avion, en provenance de Wichita (Kansas), dans le centre des États-Unis, devait atterrir quelques minutes plus tard, vers 21 heures. L’hélicoptère, lui, effectuait un vol d’entraînement, selon une porte-parole de l’armée.
Les deux appareils se sont abîmés dans le fleuve Potomac, ont indiqué les autorités locales au cours d’une conférence de presse organisée à l’aéroport dans la nuit.
• Des membres de la fédération de patinage américaine parmi les passagers
Soixante personnes et quatre membres d’équipage voyageaient à bord de l’avion de ligne, a indiqué American Airlines. Trois militaires étaient à bord de l’hélicoptère, selon un responsable de l’armée américaine.
« Nous ne pensons pas qu’il y ait de survivants », a annoncé le chef des pompiers de Washington D.C., John Donnelly, lors d’un point presse à la mi-journée. 28 corps ont pour l’heure été retrouvés, a-t-il précisé. « Un corps venant de l’équipage de l’hélicoptère et 27 venant de l’aéronef commercial ». Il s’agit désormais « de les identifier », a-t-il ajouté.
Les instances dirigeantes du patinage artistique américain ont fait savoir que plusieurs membres de la communauté se trouvaient à bord de l’avion. « Nous sommes effondrés après cette tragédie indicible et nous gardons les familles des victimes tout près de nos cœurs », a déclaré l’organisation dans un communiqué cité par le Washington Post. « Ces athlètes, entraîneurs et membres de leur famille rentraient chez eux après le camp de développement national organisé en conjonction avec les championnats américains de patinage artistique à Wichita, au Kansas », a-t-elle précisé.
• Opération de recherche complexe
Avec la chute des deux appareils dans le Potomac, une opération de recherche « hautement complexe » et de grande ampleur a débuté. Plus de 300 secouristes sont mobilisés et travaillent dans des conditions « extrêmement difficiles », a expliqué le chef des pompiers de Washington. « Il fait nuit noire. L’eau est froide, trouble. Ce sont des conditions très difficiles pour les plongeurs, a-t-il décrit. Il y a du vent, de la glace, c’est dangereux. »
De nombreux canots pneumatiques étaient visibles depuis les rives du Potomac, où tournoyaient des dizaines de gyrophares, selon des journalistes de l’AFP. Des hélicoptères balayaient également les eaux du fleuve de leur puissant faisceau lumineux. Le renfort de garde-côtes a aussi été annoncé. « Nous nous attendons à ce que nos opérations durent plusieurs jours », ont prévenu les autorités.
• Donald Trump cherche des coupables
Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a estimé que la catastrophe aérienne « aurait dû être évitée », si l’hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la « trajectoire d’approche parfaite » de l’avion par cette « nuit claire » sur Washington. « PAS BON », a tonné en majuscules le président des États-Unis.
« L’avion était sur une trajectoire d’approche parfaite vers l’aéroport. L’hélicoptère allait droit vers l’avion pendant un certain temps. La nuit était claire, les lumières de l’avion brillaient, pourquoi l’hélicoptère n’est pas monté ou descendu, ou n’a pas effectué un virage. Pourquoi la tour de contrôle n’a pas dit à l’hélicoptère quoi faire au lieu de demander s’ils avaient vu l’avion ? », s’est interrogé le président américain. L’aéroport Ronald-Reagan est à l’arrêt au moins jusqu’à 11 heures locales jeudi (17 heures à Paris).
Chesley B. Sullenberger III, le pilote qui a fait atterrir un avion de ligne dans le fleuve Hudson en 2009 – ce qui a inspiré le film Sully (2016), porté par Tom Hanks – a réagi après le crash, soulignant que « tout est plus difficile la nuit ». « La nuit, la vision des autres avions est toujours différente. En fait, tout ce que vous pouvez faire, c’est voir leurs lumières. Vous devez essayer de déterminer : sont-ils au-dessus ou en dessous de vous ? Ou à quelle distance ? Ou dans quelle direction se dirigent-ils ? », a-t-il déclaré au New York Times.
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