Crash d'un avion DHL en Lituanie : accident ou attentat ? Ce que l'on sait sur l'affaire

Ce lundi 25 novembre, un avion-cargo de la compagnie DHL s’est écrasé à Vilnius, la capitale lituanienne. L’Allemagne évoque aujourd’hui une possible intervention extérieure.

Le crash de l'avion-cargo de DHL à Vilnius (Lituanie) a fait un mort et a manqué de s'écraser sur des habitations. (AP Photo/Mindaugas Kulbis)
Le crash de l'avion-cargo de DHL à Vilnius (Lituanie) a fait un mort et a manqué de s'écraser sur des habitations. (AP Photo/Mindaugas Kulbis)

L’accident était-il en réalité... un sabotage ? Ce lundi 25 novembre, tôt dans la matinée, un avion-cargo quittait Leipzig, plaque tournante mondiale de l'entreprise américaine DHL en Allemagne, pour s’envoler vers l’est. L’appareil, qui volait pour le compte de DHL, s’est écrasé à un kilomètre de l’aéroport de Vilnius, la capitale de Lituanie alors qu’il tentait un atterrissage d’urgence.

Le crash a fait un mort (un membre de l’équipage d’origine espagnole) et trois blessés, selon les autorités lituaniennes. L’avion, un Boeing 737 de la compagnie aérienne Swift Air, a été complètement détruit. Mais les circonstances de l’accident restent floues.

Très vite, une enquête a été ouverte par les autorités allemandes, qui cherchent à comprendre s’il s’agit d’un attentat ou d’un accident lié à des problèmes techniques ou une erreur humaine. La possibilité qu'il s'agisse d'une attaque terroriste est "l'une des versions de l'accident qui doit faire l'objet d'une enquête et être vérifiée", a déclaré le chef de la police lituanienne, Arunas Palauskas, lors d'une conférence de presse.

De son côté, DHL Lituanie a annoncé lundi après-midi que la compagnie n'avait aucune preuve de colis suspect à bord de l'avion, rapporte le média allemand Die Zeit. Tandis qu’on l’interrogeait sur une possible responsabilité de la Russie dans l’accident, le chancelier allemand Olaf Scholz a mis en garde contre des jugements hâtifs. Il a néanmoins évoqué les rapports récents des services de renseignement au sujet de colis suspects.

En juillet 2024, un colis DHL venu des pays baltes a en effet pris feu à Leipzig, alors qu’il se trouvait au sol, poursuit Die Zeit. Selon les enquêteurs, qui soupçonnent un sabotage russe, l'objectif était de provoquer un incendie en vol.

Suite à cet incident, les autorités de sécurité allemandes ont émis une alerte pour prévenir contre des "engins incendiaires non conventionnels" embarqués clandestinement à bord d’avions-cargos. Ces détonateurs seraient ainsi envoyés par des inconnus via des prestataires de services de fret.

Il ne s’agit pas du seul colis inquiétant : tout au long de l'été 2024, une série de colis contenant des engins incendiaires ont suscité l'inquiétude en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Pologne. Des suspects ont été arrêtés en Lituanie. Les colis en question auraient ainsi pu viser le Canada et les États-Unis.

Un rapport Reuters relayé par Challenges relève que les pays occidentaux et les agences de renseignement européennes ont déjà accusé Moscou d'avoir causé une série d'incendies et d'actes de sabotage sur le continent dans le but de déstabiliser les alliés de l'Ukraine, en guerre contre la Russie depuis février 2022.