Crainte d'une intensification des combats dans le sud de la Syrie

La seule présence militaire qui devrait être admise dans le sud de la Syrie, près de la Jordanie et d'Israël, est celle de l'armée gouvernementale syrienne, a affirmé lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov (photo). /Photo prise le 18 mai 2018/REUTERS/Sergei Karpukhin

MOSCOU (Reuters) - La seule présence militaire qui devrait être admise dans le sud de la Syrie, près de la Jordanie et d'Israël, est celle de l'armée gouvernementale syrienne, a affirmé lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Israël, qui craint l'installation durable en Syrie, non loin de ses frontières, de forces iraniennes alliées à Bachar al Assad, a aussitôt redit par la voix de son Premier ministre Benjamin Netanyahu qu'"il n'y pas de place où que ce soit en Syrie pour une présence militaire iranienne".

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état la semaine dernière de mouvements de troupes gouvernementales syriennes vers la province de Deraa, proche des frontières avec la Jordanie, le Liban et Israël.

Des médias publics syriens ont signalé que des tracts avaient été largués sur des zones tenues par les rebelles dans cette région, les exhortant à déposer les armes.

"Bien sûr, le retrait de toutes les forces non syriennes (dans le sud de la Syrie) doit être mené sur la base d'un accord mutuel", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse, après avoir reçu à Moscou son homologue du Mozambique, Jose Condungua Pacheco.

"Le résultat de ces efforts qui doivent se poursuivre, et qui se poursuivent, c'est qu'il y ait des représentants de l'armée arabe syrienne à la frontière entre la Syrie et Israël", a-t-il ajouté.

La Jordanie a pour sa part fait savoir qu'elle discutait de la situation dans le sud de la Syrie avec Washington et Moscou afin de préserver la "zone de désescalade" mise en place l'an dernier et qui a permis de réduire les violences.

Moscou, Washington et Amman jugent "essentiel" de maintenir cette "zone de désescalade", "étape importante vers une solution politique" en Syrie, a dit un responsable jordanien.

Les Etats-Unis ont prévenu vendredi la Syrie qu'ils prendraient des "mesures fermes et appropriées" en réponse à d'éventuelles violations du cessez-le-feu alors que des informations font état d'une opération militaire imminente dans une zone de "désescalade" du sud-ouest du pays.

Washington a également mis en garde le président syrien Bachar al Assad contre toute tentation d'étendre le conflit.

(Maria Kiselyova, Tom Balmforth, Dan Williams et Suleiman Al-Khalidi; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)