Le créateur de "The Crown" assume les libertés prises avec la réalité

Josh O'Connor dans la peau du prince Charles, dans
Josh O'Connor dans la peau du prince Charles, dans

[Cet article contient des spoilers]

Plus scrutée que jamais, la quatrième saison de The Crown a débarqué dimanche sur Netflix. Elle retrace une époque particulièrement documentée de l'histoire de la famille royale: les années 1980.

Aussi nombreux soient les témoignages, reportages et interviews permettant de retracer l'époque, Peter Morgan, le créateur de la série a tout de même dû combler quelques vides, et recourir à son imagination.

Un procédé qu'il a dû défendre dans un podcast sur la série, pour expliquer une scène impliquant le prince Charles (Josh O'Connor) et son mentor, Louis Mountbatten (incarné par Charles Dance).

Attentat de l'IRA

En août 1979, le grand oncle de Charles est assassiné, dans un attentat revendiqué par l'IRA. Les faits sont vrais, Lord Mountbatten a bel et bien péri dans l'attentat, avec un de ses petits-fils, mais la lettre qu'il a écrite à Charles juste avant de mourir, n'a sans doute pas réellement existé.

Peu importe, assume Peter Morgan, ce qui compte c'est que cela colle à l'histoire. Pour lui, cette lettre s'inscrit tout à fait dans la relation entre Charles et Mountbatten et il aurait ainsi très bien pu lui dire, comme il le fait dans la missive: "Ecoute, tu t'es suffisamment amusé. Il est temps que tu te maries et que tu aies un héritier".

"Je pense que tout ce qui est dans la lettre que Mountbatten écrit à Charles - fondé sur tout ce que j'ai lu et mes conversations avec les gens - représente son opinion", indique encore Peter Morgan.

"Nous ne saurons jamais si c'était dans cette lettre, et nous ne saurons jamais si Charles a eu cette lettre avant ou après la mort de Mountbatten, mais dans la série, j'ai décidé que ce serait comme cela".

"La famille royale n'exprimera jamais son point de vue sur la fidélité de la série"

Chaque année, The Crown est critiquée pour les libertés qu'elle prend avec les faits. La famille royale, notamment, goûte peu de voir son histoire ainsi étalée et réinterprétée. L'année dernière, rappelle CNN, Donal McCabe, chargé de communication de la reine, avait été chargé de répondre à Peter Morgan qui avait assuré dans le Time échanger avec "des gens très haut placés dans l'organisation (la famille royale)" pour qu'ils se préparent.

"La famille royale n'a jamais accepté de mettre un veto ou d'approuver le contenu [de la série], n'a pas demandé à savoir quels sujets seraient abordés et n'exprimera jamais son point de vue sur la fidélité de la série", avait-il publié dans le Guardian, pour montrer à quel point la famille royale prenait ses distances avec le programme de Netflix.

Article original publié sur BFMTV.com