Crèches privées : Aurore Bergé visée par une procédure pour "parjure" engagée par des députés écologistes
Les députés du groupe Écologiste et Social ont demandé vendredi 20 septembre le lancement d'une procédure pour "parjure" contre Aurore Bergé. La ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes est accusée d'avoir conclu un pacte avec le lobby des crèches.
Un livre-enquête qui fait du bruit. Deux jours après la sortie de l’ouvrage Les Ogres du journaliste Victor Castanet, sur les dérives dans le secteur des crèches privées, la polémique ne retombe pas. Plusieurs députés issus du groupe Écologiste et Social ont en effet demandé au bureau de l'Assemblée nationale, plus haute instance exécutive de la chambre composée de 22 députés - à majorité à gauche -, d’engager une "procédure pour parjure" contre Aurore Bergé.
Selon les parlementaires qui se fondent sur le livre, la ministre démissionnaire chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes aurait passé sous silence des relations avec les lobbys devant une commission d'enquête sur le modèle économique des crèches.
"Plusieurs éléments (du livre) tendent à démontrer que contrairement à ce que Mme Bergé avait affirmé sous serment lors de son audition, elle aurait entretenu des échanges étroits avec le lobby des crèches privées à but lucratif", ont-ils déclaré dans un communiqué.
Aurore Bergé, a de son côté démenti "formellement tout parjure devant la commission d'enquête". La ministre "a répondu à l'ensemble des questions avec honnêteté et transparence", d’après son entourage. Une plainte en diffamation sera par ailleurs déposée contre Victor Castanet, ont précisé ses proches.
Un "pacte de non-agression"
Dans son enquête Victor Castanet a décrit la "voracité" de certains groupes, en particulier People&Baby, qui aurait entre autres falsifié le nombre d'heures de présence des bébés pour toucher de l'argent de la caisse d’allocations familiales. En outre, le journaliste a évoqué l’existence d’un "pacte de non-agression". Ce dernier aurait été conclu entre l'ancienne ministre des Familles Aurore Bergé et la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC) Elsa Hervy.
À l'instar des écologistes, les députés de La France insoumise ont fait savoir mardi, à l'issue d'une réunion du bureau de l'Assemblée, qu'ils avaient demandé à Yaël Braun-Pivet d'inscrire la question d'une procédure pour parjure à l'ordre du jour. Et pour cause, la présidente de l'Assemblée est également la présidente de cette instance.