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Covid-19 : le point sur la vague de contaminations qui ravage l’Afrique

La Tunisie est touchée par une vague de contaminations au Covid-19

Plusieurs pays du continent africain enregistrent une flambée du nombre de contaminations, faisant craindre le pire aux autorités de santé.

La progression du variant Delta en Europe concentre l'attention des autorités, qui redoutent une nouvelle vague à l'automne. Mais de l'autre côté de la Méditerranée, de nombreux pays africains font face à une nouvelle vague de contaminations, qui inquiètent les autorités de santé mondiale.

Au point que l'OMS redoute que cette vague soit la pire sur le continent africain. "La troisième vague prend de la vitesse, se propage plus vite, frappe plus fort", alarme le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique. "Avec une augmentation rapide du nombre de cas et des rapports de plus en plus nombreux de maladies graves, la dernière vague menace d'être la pire à ce jour en Afrique", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse virtuelle.

Une hausse de 40% des cas en une semaine

L'Afrique est la région du monde où le nombre de cas et décès croit de manière la plus importante, avec une hausse de près de 40% en une semaine, alors que les autres régions enregistre une stagnation ou un recul.

Depuis le début de cette troisième vague, début mai, le nombre de cas est en croissance continue, avec environ 500 000 cas enregistrés. "Au taux actuel d'infection, la flambée actuelle devrait dépasser la précédente d'ici début juillet", s'alarme l'OMS.

Le retour des restrictions

En deux semaines, le nombre de cas enregistré a bondi dans de nombreux pays du sud du continent, où la saison hivernale a commencé, suscitant l'inquiétude : +399% au Mozambique, +546% au Zimbabwe, +117% en Afrique du Sud. Mais la situation dans les pays méditerranéens inquiète aussi en Tunisie, au Maroc ou encore en Egypte.

Évolution du nombre de cas de Covid-19 en deux semaines.
Évolution du nombre de cas de Covid-19 en deux semaines.

Une flambée du nombre de cas qui a entraîné la mise en place de mesures dans certains pays comme la Tunisie ou l'Afrique du Sud, pays le plus touché sur le continent et qui a décrété la mise en place pour deux semaines du stade 4 d’alerte sanitaire, le dernier avant le confinement.

"Nous sommes confrontés à une vague dévastatrice dont tout indique qu’elle sera pire que les précédentes", a souligné le président sud-africain, alors que le pays enregistrait dimanche 15 000 nouvelles contaminations, record de l'année 2021.

Le variant Delta majoritaire

En cause principalement, le variant Delta, dont Tulio de Oliveira, l'un des principaux experts en virologie du pays, estime qu'il "semble désormais dominer les infections en Afrique du Sud". En 15 jours, le variant Delta est passé de 20% à 70% des cas séquencés.

Un variant dont plusieurs experts redoutent qu'il ne cause un scénario à l'indienne, pays où le variant Delta a fait des ravages ces dernières semaines. Le variant Delta a été signalé dans 14 pays. En RDC, 77% des nouveaux cas diagnostiqués sont liés au variant Delta et 97% en Ouganda, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Plusieurs pays dont l'Ouganda, la Zambie, la République démocratique du Congo (RDC), alertent sur la saturation des hôpitaux.

Le manque de vaccins inquiète

Système de soins rapidement débordé, faible moyens de dépistage... Une situation qui pourrait être aggravée par le manque d'accès aux vaccins et la défiance qu'ils suscitent. 23 pays africains ont utilisé moins de la moitié des doses qu’ils ont reçues jusqu’à présent, dont quatre des pays qui connaissent une résurgence de l'épidémie. Le vaccin le plus distribué sur le continent, la version indienne d'AstraZeneca, Covishield, n'est pas reconnue par l’Agence européenne du médicament, ce qui suscite la défiance au sein de la population.

Autre source d'inquiétude, la situation des Seychelles, où le vaccin chinois Sinopharm, également distribué en Afrique et Covishield ont permis à la population d'être largement vacciné, mais où des contaminations malgré la vaccination inquiètent. Seule 1,1% de la population africaine est à ce jour immunisée.

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