Coronavirus : pourquoi l'exemple de Thanksgiving au Canada inquiète avant Noël
Le Canada fait face à une hausse importante des contaminations au Covid-19 depuis Thanksgiving, célébrée le 11 octobre dernier.
L’approche des fêtes de Noël inquiète les autorités sanitaires. La période, propice aux rassemblements familiaux, pourrait faire rebondir l’épidémie en France, alors que “nous reprenons le contrôle de l’épidémie”, selon Olivier Véran.
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Alors que les autorités envisagent une levée du confinement pour permettre aux Français de fêter Noël en famille, la situation du Canada a de quoi inquiéter.
Le 11 octobre dernier, le pays a célébré “l’action de grâce”, autrement appelée “Thanksgiving”, une tradition aux États-Unis et au Canada. À l’instar de Noël en France, Thanksgiving est l’occasion pour les Canadiens de rassembler leur famille, qui vient parfois de l’autre bout du pays.
Les autorités avaient mis en garde
Un lundi férié dans le pays qui est l’occasion de longs repas de famille, de discussions et d’un important brassage de population dans le pays durant ce week-end de trois jours. Avant ce long week-end, les autorités mettaient en garde la population, comme François Legault, Premier ministre du Québec. “Résistez à la tentation et restez chez vous”, écrivait le dirigeant sur Twitter le 9 octobre.
Ça va être tentant dans les prochains jours de voir du monde, des amis, de la famille.
Résistez à la tentation et restez chez vous.
Si on réduit la contagion, on va réduire le nombre de personnes hospitalisées & on va sauver des vies.
C’est notre mission en fin de semaine. pic.twitter.com/WhCSahmPWv— François Legault (@francoislegault) October 9, 2020
Une accélération des nouveaux cas depuis Thanksgiving
Sauf que depuis cette fête nationale, les cas de contamination au Covid-19 ont flambé dans le pays. Au moment de Thanksgiving, le Canada recensait 2 300 cas de contamination par jour en moyenne. Deux semaines plus tard, fin octobre, le pays passait à 3 000 cas de moyenne et aujourd’hui plus de 4 000.
Pour expliquer cette flambée des cas, les autorités font directement le lien avec la fête de Thanksgiving. Fin octobre, alors que le pays enregistrait une première poussée du nombre de cas, le directeur adjoint de la Santé publique du Canada affirmait que “dans certains territoires, nous savons que les rassemblements pendant le week-end de Thanksgiving ont contribué à l'augmentation du nombre de cas que nous constatons aujourd'hui".
“La part d’augmentation est liée à Thanksgiving”
Parmi ces territoires, la ville de Toronto, à l’Est du pays. À la veille de Thanksgiving, le 10 octobre, Toronto recensait 204 nouveaux cas par jour. Le 2 novembre, 427 nouveaux cas en 24 heures. Pour la responsable de la santé dans la ville, Elieen de Villa, “il est raisonnable de penser que la part d'augmentation que nous avons vu à Toronto est liée à Thanksgiving".
Avant Thanksgiving, l’épidémie était déjà en augmentation, notamment à Québec où des mesures restrictives avaient été prises dès le 1er octobre : interdiction de recevoir des proches, fermeture des bars, restaurants et musées.
Une fête prévue le 26 novembre aux États-Unis
Des mesures dont les autorités n’ont pas pu percevoir l’efficacité : “Ce qui est frappant, c'est que nous n'avons pas vu la diminution à laquelle nous nous attendions à voir à la suite de ces restrictions. L’une des théories, c’est qu’alors que les restrictions auraient dû faire baisser les contaminations, Thanksgiving a en fait accélérer leur rythme”, explique auprès du Time Matthew Oughton, professeur assistant de médecine à la faculté de McGill.
Le cas du Thanksgiving canadien inquiète aux États-Unis, pays le plus endeuillé avec plus de 248 000 décès à ce jour. Les Américains doivent célébrer cette fête le 26 novembre et près de 4 personnes sur 10 prévoient de se réunir avec plus de 10 personnes à cette occasion, selon une étude de l’Ohio State University.
Les autorités appellent à un Thanksgiving en comité réduit
Comme les Canadiens avant Thanksgiving, les autorités américaines incitent à la prudence, avant cette grande fête familiale. Le gouverneur de l’État du New Jersey prévient : “J'encourage tout le monde à suivre les directives (des autorités sanitaires) et à planifier un dîner avec votre famille immédiate uniquement”, déclarait Phil Murphy le 5 novembre.
À l’instar de la situation au Canada, les potentielles conséquences de Thanksgiving sur les contaminations aux États-Unis ne devraient pas se faire ressentir avant la mi-décembre. Une situation, semblable à celle de Noël, qui sera sûrement suivie de près en France, où les vacances de Noël débutent le 19 décembre, et font craindre aux autorités une recrudescence des cas à l’occasion des fêtes de fin d’année.
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