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"Covid matin, midi et soir" pour les préfets

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, leurs arrêtés n'en finissent plus de déclencher l'indignation, l'agacement ou le soulagement. Habitués des catastrophes en tout genre, mais d'ordinaire plutôt discrets, les préfets se retrouvent, sous ­l'effet de la double crise sanitaire et économique, en première ligne. Restrictions de déplacement ou de ­rassemblement, obligation du port du masque, promotion du plan de relance… Depuis février, ils ne font plus que ça. "Nous avons été monotâche : c'était Covid matin, midi et soir", soupire ­Raymond Le Deun, préfet du Val-de-Marne.

Des crises, ces représentants de l'Etat en gèrent régulièrement. Mais "une aussi longue, jamais", confie Louis Le Franc, ancien préfet de l'Oise, désormais dans le Pas-de-Calais. Début mars, après avoir côtoyé le maire de Crépy-en-Valois, testé positif, il s'était confiné. Pour éviter la diffusion du virus dans le sud-est de l'Oise, le haut fonctionnaire avait décidé, avant l'heure, de fermer les écoles, d'interdire les balades en forêt, les mariages… "J'ai mis en tension l'appareil d'Etat et dit à tout le monde : ça va être dur, il va falloir faire le maximum", se souvient-il. La France, à l'époque, n'a pas encore conscience de l'ampleur du tsunami qui menace.

La solution "est forcément locale"

Dans l'Est, pourtant, il déferle déjà. Laurent Touvet, à l'époque préfet du Haut-Rhin, égrène les trois dates qui ont fait basculer son département. Le 1er mars, une famille de cinq personnes hospitalisée. Le 2,...


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