"Le Covid a fait prendre de l'avance à des décès qui seraient advenus quelques mois plus tard"
Le bilan démographique 2020 de l'INSEE fait état d'une hausse de la mortalité inférieure aux nombres de victimes du Covid. Pour comprendre ce phénomène, "Marianne" a interrogé le démographe Hervé Le Bras.
Ce n'est pas une surprise : le bilan démographique de l'année 2020 n'est pas très réjouissant. Hausse de la mortalité de 7,3 %, 45 000 décès supplémentaires par rapport à 2019, baisse de l'espérance de vie de six mois : la pandémie de Covid 19 a fortement touché les personnes âgées et cela se traduit dans les chiffres. Nous sommes pourtant loin du choc démographique : c'est que nous assure le démographe Hervé Le Bras, directeur d'étude à l'EHESS et auteur de Serons-nous submergés ? Épidémie, immigration, remplacement (Editions de l'Aube), livre dans lequel il étudie la diffusion de l'épidémie sur le territoire français.Marianne : Les derniers chiffres de l’INSEE font état d’une hausse de la mortalité de 7,3 % en 2020. Comment comprendre cette hausse ? Peut-on parler d’un choc démographique lié à la Covid ?Hervé Le Bras : Non. Les chiffres de l’INSEE permettent au contraire de mieux comprendre la mortalité liée à la Covid 19 si on compare cette hausse avec le nombre de décès par Covid. Selon l’INSEE, il y a eu 45 000 décès supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Or, les chiffres de Santé Publique France font état d’un nombre de décès liés à la Covid bien supérieur : 65 000 sur l'année 2020, dont près de 45 000 dans les hôpitaux. Certes, la mortalité liée à...
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