Covid, canicule, Niger... Comment le gouvernement montre qu'il ne prend pas de vacances

Le Premier ministre Jean Castex et le président Emmanuel Macron, le 14 juillet 2020 à Paris - Ludovic Marin
Le Premier ministre Jean Castex et le président Emmanuel Macron, le 14 juillet 2020 à Paris - Ludovic Marin

En l'espace d'une semaine, ce sont quatre dossiers internationaux qui ont atterri sur le bureau d'Emmanuel Macron. Depuis la catastrophe du 4 août à Beyrouth, il y a eu une marée noire à l'île Maurice, une attaque meurtrière au Niger et une élection contestée au Bélarus. De quoi alourdir un calendrier estival déjà chargé par la lutte contre l'épidémie de Covid-19, l'insécurité, la canicule et la préparation de notre économie à la crise qui se profile à l'horizon.

D'emblée, le gouvernement a voulu montrer qu'il était pleinement mobilisé. Depuis sa nomination par le président de la République le 3 juillet, le Premier ministre Jean Castex a mutliplié les déplacements sur le terrain. Ce mardi, comme l'a rapporté Midi-Libre, il se rend dans l'Hérault, à Montpellier puis à La Grande-Motte, flanqué de son ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran.

Répartition des tâches

Si l'on exclut les déplacements faits à Paris, il s'agira de son 18e réalisé en province en l'espace d'un peu plus d'un mois. Certains ministres ne sont pas en reste, Gérald Darmanin ayant lui aussi - comme c'est traditionnellement le cas pour un ministre de l'Intérieur - effectué de nombreux déplacements en lien avec la sécurité.

Au début des vacances, Jean Castex avait déclaré auprès du Journal du Dimanche qu'il serait "opérationnel 24 heures sur 24". Avec la multiplication des dossiers internationaux, la répartition classique des tâches entre chefs de l'État et du gouvernement a repris le dessus. À Emmanuel Macron la gestion de la crise libanaise et la réponse à l'attaque jihadiste qui a fait huit morts (dont six Français) au Niger, à Jean Castex une parenthèse plus discrète, limitée à quelques messages sur Twitter. Une parenthèse durant laquelle il a passé, selon 20 Minutes, "un peu de temps en famille".

Cette pause s'est achevée ce mardi 11 août. Emmanuel Macron a présidé le matin un conseil de défense en visioconférence depuis le fort de Brégançon, qui réunit le locataire de Matignon et les ministres concernés par l'attaque au Niger (Affaires étrangères, Défense, Justice, Intérieur). Dimanche, le président s'était entretenu avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou.

Activité permanente

Il s'agit, pour Emmanuel Macron, de s'assurer que l'opération Barkhane, qui représente 4500 soldats déployés dans la région du Sahel, reste un dispositif adéquat face à la menace islamiste. Un véritable casse-tête qui pose à nouveau la question du risque d'enlisement des forces françaises, sur place depuis l'opération Serval au Mali en 2013.

Ce conseil de défense, annoncé par le chef de l'État depuis le Liban, portait à l'origine essentiellement sur la reprise de l'épidémie de Covid-19 dans l'Hexagone. Sur le terrain, Jean Castex fait le pratico-pratique. Le Premier ministre s'assure de l'application des nouvelles règles de port du masque pour ralentir la propagation du virus. Et, aussi, de la bonne marche des dispositifs sanitaires face à la canicule. Ce fut déjà l'objet de ses déplacements à Bourg-en-Bresse le 31 juillet, puis à Lille et Roubaix le 3 août.

De son côté, Bruno Le Maire se charge du volet économique. Il était ce lundi en déplacement à Lourdes, afin d'évoquer les aides aux secteurs liés au tourisme, puis va à Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantique, afin de rendre visite aux agents des douanes. Pendant le même temps, son secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, assure dans les médias l'explication de texte, pour rassurer quant au soutien de l'Etat à l'économie.

De quoi permettre au gouvernement, dans son ensemble, d'afficher son activité permanente durant la pause estivale dont profitent les Français. Et d'annoncer, au passage, les diverses mesures censées à la fois pallier la chute d'activité liée au confinement et soutenir les secteurs - notamment l'hôpital - surmobilisés par l'épidémie. La rentrée s'annonçant particulièrement bouillonnante sur les fronts économique et social, autant se préparer.

Article original publié sur BFMTV.com