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Covid-19 : une troisième vague est-elle inévitable ?

Emmanuel Macron a détaillé un calendrier de sortie du confinement afin d'éviter une troisième vague de l'épidémie.

Alors que le pic de l’épidémie de la seconde vague de coronavirus est passé en France et que le chef de l’État a annoncé les mesures d’allègement du confinement, doit-on redouter une 3e vague de l’épidémie ?

Lors d’une allocution télévisée, Emmanuel Macron a détaillé le plan de sortie de ce deuxième confinement en affirmant : “Le pic de la seconde vague est passé.” Toutefois, le président a tenu à mettre en garde contre le risque d’une troisième vague qui provoquerait un troisième confinement.

Port du masque à la maison, jauges limitant le nombre de personnes dans les commerces, couvre-feu pour remplacer le confinement, bars, restaurants et salles de sports pas rouverts avant 2021... Le gouvernement recommande ou impose encore de nombreuses mesures pour éviter une troisième vague déjà redoutée par l’OMS.

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De son côté, l’épidémiologiste Marc Gastellu-Etchegorry pense qu’il est pour l’instant difficile de se prononcer : “Avec cette épidémie et ce virus qui est nouveau, on a vu une série de prédictions venues de toute part qui se sont avérées fausses. Il faut donc être prudent dans ce qu’on va estimer”.

“Une troisième vague pas inéluctable”

Mais selon le directeur adjoint d’EpiCentre (centre d’épidémiologie de Médecins Sans Frontières), cette troisième vague n’est pas inéluctable. “Si on arrive à abaisser le nombre de nouveaux cas et qu’ils sont bien contrôlés, c’est-à-dire que le travail de détection des cas de Covid-19, des cas contacts et l’isolement se fait bien, on a un certain nombre d’outils qui nous permettent penser qu’on peut stabiliser les chiffres à un niveau assez bas. D’autant plus si un vaccin est distribué et utilisé assez largement.”

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Mais Marc Gastellu-Etchegorry rappelle qu’il n’y a pour l’instant aucune certitude sur ces vaccins compte tenu de l’absence de publication scientifique, avant de conclure : “Il y a de bonnes chances que l’on puisse garder les choses stables, mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas éradiquer ce coronavirus.”

L’optimisme est de mise

Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML), a une vision encore plus optimiste de la situation. “La troisième vague n’est pas inévitable. Il y a une meilleure connaissance du virus, des gestes barrières et il y a un raccourcissement des durées en réanimation avec une diminution de la mortalité par deux, donc on n’est pas trop mal.”

Le médecin généraliste estime qu’il faut ajouter à cela les récentes bonnes nouvelles concernant les candidats vaccins qui devraient aider à immuniser la population : “On a plusieurs vaccins qui arrivent et la France pourra faire le choix du ou des deux, trois meilleurs vaccins. Il va y avoir une politique vaccinale qui va se mettre en place dont on l’espère on aura tiré les leçons du passé en évitant les ‘vaccinodromes’ où on avait exclu les professionnels de santé libéraux.” De plus, Jérôme Marty rappelle qu’il devrait y avoir dans les prochains mois des nouveaux tests, les RT-LAMP (ndlr : des tests salivaires) qui viendront s’ajouter aux RT-PCR et aux tests antigéniques.

Faire confiance aux Français

Pour le patron de l’UFLM, le grand danger pourrait venir du nouvel an, jour durant lequel la circulation sera libre. “On sait qu’on a des cycles de 3 semaines, pour se rendre compte de l’efficacité ou non d’une action mise en place. C’est pour cette raison que la dernière étape est fixée au 20 janvier, date à laquelle on saura si les regroupements des fêtes ont créé de trop nombreux clusters.”

Jérôme Marty ne pense pas pour autant que c’est une erreur d’avoir autorisé de célébrer le nouvel an : “On ne peut pas empêcher le nouvel an. Il faut faire confiance aux gens. Les Français ont montré qu’ils étaient respectueux. La preuve, les courbes se sont écrasées. Selon moi, avec une bonne politique de communication non relâchée et basée sur la confiance, on peut éviter cette troisième vague.”

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