Covid-19 : surmortalité des personnes nées à l’étranger

En comparant les données de décès sur les périodes mars-avril 2019 et mars-avril 2020, l’Insee a constaté une augmentation de 25% : 102 800 décès « toutes causes confondues » en 2019 contre 129 000 cette année. Une statistique suffisamment parlante, même si à l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer avec certitude le nombre exact de morts imputables au Covid-19. En effet, les données de décès enregistrées dans les statistiques d’état civil ne renseignent pas sur les causes de la mort. Une chose est sûre cependant : cette augmentation touche tout particulièrement les personnes nées en Afrique et en Asie.

On apprend ainsi que les décès des personnes nées à l’étranger ont augmenté plus de deux fois plus que ceux des personnes nées en France (48% contre 22%). Dans le détail, la hausse des décès a été la plus forte chez les personnes nées en Afrique hors Maghreb (+114%), puis en Asie (+91%) et enfin au Maghreb (+54%). Dans le département de la Seine-Saint-Denis, la hausse des décès a été plus de 4 fois supérieure pour les personnes nées en Afrique hors Maghreb. Région la plus touchée par l’épidémie, l’Île-de-France est aussi celle où réside le nombre le plus important de personnes nées à l’étranger.

Facteurs multiples

Comment expliquer cette surmortalité ? L’Institut avance plusieurs facteurs : « une concentration importante dans la région Île-de-France, fortement touchée par le Covid-19, ou dans des communes densément peuplées ; l’occupation de logements plus exigus en moyenne, un usage plus prononcé des transports en commun ou encore l’exercice plus fréquent de professions dont l’activité n’a pas été restreinte pendant le confinement ».

Parmi ces « travailleurs clé », des personnels de santé, des aides-soignants, des pharmaciens, des ambulanciers, des membres des forces de l’ordre, des livreurs, des agents de nettoyage… « 14% des personnes en emploi et nées dans un pays du Maghreb et 15% de celles nées dans un autre pays d’Afrique sont des travailleurs clé », précise l’Insee, « contre 11% de celles nées en France ».