Publicité

Covid-19 et séquelles neurologiques : des chercheurs évoquent "une vague silencieuse"

Covid-19 et séquelles neurologiques : des chercheurs évoquent "une vague silencieuse"

Des chercheurs réclament la mise en place d’une surveillance sur le long terme pour les personnes infectées par le virus SRAS-CoV-2.

Depuis plus de six mois, la Covid-19 déferle sur le monde. Un virus qui a déjà tué plus de 970 000 personnes. Si de nombreux patients se rétablissent rapidement, pour d’autres, des séquelles s’installent sur le long terme. Dès le mois de juillet, l’Académie de médecine alertait sur la présence de certains troubles : “L’atteinte cérébrale peut être directement liée au virus ou plus souvent la conséquence d’une anoxie prolongée chez les malades sous ventilation artificielle, d’accidents vasculaires cérébraux, ou d’un syndrome auto-immun comme l’encéphalomyélite aiguë disséminée qui, s’il s’accompagne de troubles périphériques et touche le diaphragme, peut aggraver les troubles respiratoires. On a décrit aussi des atteintes du tronc cérébral qui contribuent aux difficultés respiratoires”.

Ce mercredi 23 septembre, des chercheurs se sont intéressés aux conséquences neurologiques qui pourraient survenir après l’épidémie de Covid-19. Comme le rapporte le site Medicalxpress, les neuroscientifiques ont examiné le lien potentiel entre le virus et un risque accru d’apparition de maladie de Parkinson. “Bien que les scientifiques apprennent encore comment le virus SRAS-CoV-2 est capable d'envahir le cerveau et le système nerveux central, le fait qu'il y pénètre est maintenant clair. Notre meilleure compréhension est que le virus peut causer des atteintes aux cellules cérébrale conduisant à une neurodégénérescence”, a déclaré le professeur Kevin Barnham du Florey of Neuroscience & Mental Health.

Les scientifiques qualifient les conséquences neurologiques de l’épidémie de Covid-19 de “vague silencieuse”, ils différencient les symptômes neurologiques plus ou moins graves : “Nous avons constaté qu'une perte d'odeur ou une diminution de l'odeur était en moyenne signalée chez trois personnes sur quatre infectées par le virus SRAS-CoV-2. Alors qu'en surface, ce symptôme peut sembler peu préoccupant, il en dit en fait beaucoup sur ce qui se passe à l'intérieur, qu'il y a une inflammation aiguë dans le système olfactif responsable de l'odorat”, a expliqué Leah Beauchamp, chercheuse à Florey. Et d’ajouter : “Nous pensons que la perte d'odorat représente une nouvelle voie pour détecter tôt le risque de développer la maladie de Parkinson chez une personne. Armés de la connaissance que la perte d'odorat est présente chez environ 90% des personnes aux premiers stades de la maladie de Parkinson et une décennie d'avance sur le moteur symptômes, nous sentons que nous sommes sur la bonne voie”.

Alors que le monde affronte toujours l’épidémie de Covid-19, les scientifiques font le parallèle avec la grippe espagnole : “Nous pouvons tirer un aperçu des conséquences neurologiques qui ont suivi la pandémie de grippe espagnole en 1918, où le risque de développer la maladie de Parkinson a été multiplié par deux à trois. Étant donné que la population mondiale a de nouveau été frappée par une pandémie virale, c'est vraiment très inquiétant de considérer l'augmentation mondiale potentielle des maladies neurologiques qui pourrait en découler”. Pour l’avenir, les chercheurs réclament des mesures urgentes pour disposer d'outils de diagnostic plus précis permettant d'identifier précocement la neurodégénérescence.