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Covid-19 : Roselyne Bachelot, vaccinée mais hospitalisée, pourquoi ?

Roselyne Bachelot, le 16 mars 2021.

Hospitalisée depuis plusieurs jours après avoir été testée positive, Roselyne Bachelot avait reçu une première dose de vaccin le 17 mars dernier.

Le 20 mars, Roselyne Bachelot annonçait être testée positive au Covid-19, avant d'être hospitalisée quatre jours plus tard. Son état s'est aggravé, puisque la ministre bénéficie désormais d'une "oxygénothérapie renforcée", a indiqué la ministre de la Culture sur Twitter ce jeudi.

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Pourtant, s'inquiètent certains internautes, Roselyne Bachelot a reçu une première dose du vaccin le 17 mars dernier, soit trois jours avant qu'elle n'annonce son test positif. De quoi remettre en doute à leurs yeux l'intérêt de la vaccination.

Capture Twitter
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"Le vaccin n'agit pas immédiatement après l'injection"

Pourtant, "cela n'a rien d'étonnant, le vaccin n'agit pas immédiatement après l'injection. Il a pour but de générer une réaction immunitaire et la création d'anticorps", nous rappelle le docteur Jérôme Marty, qui participe à la campagne de vaccination.

"Selon le vaccin injecté, il faut attendre au moins une dizaine de jours pour avoir un début de protection partielle contre les formes graves. La protection n'est totale qu'au moins une semaine après la seconde dose, ce qui fait six semaines après la première dose pour Pfizer, et environ trois mois pour Astra Zeneca".

Un début d'efficacité au moins 10 jours après l'injection

En effet, le vaccin Pfizer, dont les deux doses doivent être espacées de 21 jours, ne procure aucune protection dans les 14 jours qui suivent la première injection, puis monte progressivement à 90% au 21e jour. Le vaccin Astra Zeneca, qui nécessite entre 9 et 12 semaines entre les deux doses pour une efficacité optimale, montre une efficacité de 76% 22 jours après la première injection.

"Dans le cas de Roselyne Bachelot, en ayant une première dose de vaccin le 17, elle ne pouvait espérer une protection partielle contre une forme grave qu'à partir de début avril. Donc malheureusement ce n'est pas étonnant qu'elle puisse être hospitalisée quelques jours après avoir été vaccinée", précise le médecin généraliste également président du syndicat Union Française pour une Médecine libre.

"La vaccination de masse n'aura pas d'effet immédiat sur l'épidémie"

Selon les médecins de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot a été contaminée juste avant de recevoir sa première dose de vaccin. "Si l'on est contaminé après la première dose, on peut espérer avoir un début de protection avant que l'état du malade ne s'aggrave. Mais en étant contaminé avant la vaccination, Roselyne Bachelot n'avait aucune chance que le vaccin ne fasse effet avant la dégradation de son état", rappelle Jérôme Marty.

L'exemple de Roselyne Bachelot, dont l'état de santé s'est dégradé malgré qu'elle ait reçu une première dose quelques jours auparavant, est le révélateur des limites des espoirs placés dans ma vaccination de masse. "On aura beau accélérer la vaccination en avril, ces patients-là ne seront pas totalement protégés avant le mois de mai au mieux. Il ne faut pas attendre un effet immédiat de la vaccination sur l'épidémie", rappelle Jérôme Marty, qui déplore que cette accélération de la vaccination ne s'accompagne pas de mesures plus restrictives pour casser la progression de l'épidémie.

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