Le Covid-19 pourrait vous avoir fait changer de personnalité

Les cinq traits de personnalité sont le névrosisme, l’extraversion, l’ouverture, l’amabilité et la conscience.
Les cinq traits de personnalité sont le névrosisme, l’extraversion, l’ouverture, l’amabilité et la conscience.

La pandémie liée au Covid-19 et les confinements ont eu un impact très lourd sur la population, et notamment sur les jeunes adultes.

Avez-vous constaté des changements de personnalité chez votre entourage à la fin des déconfinements liés au Covid-19 ? Si les psychologues ont longtemps cru que les traits de personnalité d’une personne ne pouvaient pas changer, même après un événement stressant, des chercheurs américains remettent en cause cette théorie dans une étude parue dans la revue Plos One.

Les scientifiques de l’Université d’État de Floride ont voulu déterminer l’impact de la pandémie sur les cinq traits de personnalité de base : le névrosisme (prédisposition d'un individu à ressentir des émotions négatives), l’extraversion (comportement d'un individu qui montre une grande facilité à établir des contacts avec ceux qui l'entourent), l’ouverture (la tendance d'une personne à s'ouvrir aux expériences), l’amabilité (attitude altruiste et prosociale) et la conscience (la tendance à être organisé, discipliné et responsable). Pour cela, ils ont utilisé des évaluations de personnalité de 7109 personnes inscrites à l’étude en ligne Understanding America sur trois périodes, avant la pandémie (mai 2014-février 2020), au début (mars-décembre 2020) et à la fin (2021-2022).

Les moins de 30 ans, sujets au névrosisme

D’après les résultats, les jeunes adultes ont connu une augmentation significative du névrosisme en 2021-2022 par rapport à la période pré-pandémique. De plus, les jeunes adultes et adultes d’âge moyen ont montré une diminution des autres traits de personnalité, notamment en ce qui concerne l’amabilité et la conscience. En revanche, il n’y a pas eu de changement significatif chez les personnes plus âgées.

"Nous ne savons pas encore si ces changements sont temporaires ou durables, mais s’ils persistent, ils pourraient avoir des implications à long terme", s’inquiète Angelina Sutin, auteure principale de l’étude.

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